Les requins d’Hollywood auraient-ils une dent contre Paul Verhoeven ? Non parce que franchement… Pourquoi s’être lancé dans un remake de RoboCop ? Surtout après avoir mangé le mur avec une relecture à la ramasse de Total Recall, qui en plus, n’a pas remporté un franc succès au box-office. De plus, RoboCop, le premier, le seul et l’unique, tient aujourd’hui encore super bien la route. Avec sa violence décomplexée, son humour sous-jacent et ses effets-spéciaux viscéraux, le film est une référence absolue et non, ce n’est pas ce remake grand public, qui arrivera à nous enlever ce méchant arrière-goût qui est certainement amené à persister.
Sur le papier déjà, ce remake sentait le roussi. Dès les premières photos de ce nouveau RoboCop, les craintes s’étaient amplifiées. Aujourd’hui, c’est une première bande-annonce qui déboule et ces mêmes craintes de trouver un tragique écho. Exit la sauvage fusillade où le flic Murphy perd presque la vie, avant de renaître dans une armure de métal, sous le nom de RoboCop. Ici, Murphy explose dans sa voiture. C’est bien pratique pour ne pas faire couler le sang. La suite devrait être au diapason.
Côté casting, le remake met pourtant le paquet. De la poudre aux yeux. Samuel L. Jackson, excellent, mais pas super difficile dans ses choix de carrière, est de la partie, tout comme Abbie Cornish, qui joue la veuve éplorée. Gary Oldman fait aussi partie de l’équipe, tout comme Michael Keaton, Jackie Earle Haley et Jay Baruchel. Dans le rôle titre, le film permet de retrouver Joe Kinnaman, vu récemment dans le Millenium de David Fincher, ou encore dans le nanard The Darkest Hour.
Aux commandes, José Padilha, qui n’est pas n’importe qui, vu qu’il a réalisé les deux Troupes d’élite, a déjà avoué à demi-mot à quel point le tournage de RoboCop avait été difficile. On le comprend. Pas évident de bafouer sans forcement le vouloir une légende telle.
Mais bon… Sait-on jamais… Peut-être le film sera au moins divertissant. Proposé en IMAX, RoboCop sortira chez nous comme dans le reste du Monde en 2014. Le 5 février exactement. De quoi vous laisser le temps de vous ruer sur le premier RoboCop, ce monument indémodable intouchable.
@ Gilles Rolland