Sociologie de l'Ourcq

Publié le 06 septembre 2013 par Marietudors
Ce soir, j'ai retrouvé un ami que nous nommerons ici Génial-En Vol (indice : il fait des photos). Il est 18h30 sur le convivial toit du 25° Est, à l'aube du canal de l'Ourcq. Le soleil est encore de plomb et mon corps, frustré tout le long de la journée par un ventilateur dans un bureau, est heureux.
Un jazzman qui reprend notamment Get Lucky assez brillamment nous ravit, et quelques noix de cajous et bières en heures heureuses plus tard, nous décidons de remonter le canal.
Lui, une bouteille de cidre, moi, un vélo, nous ressemblons à de parfaits bobos (une définition se trouve ici). Et nous ne serons pas dépaysés. En effet, ce côté du canal (le droit quand on tourne le dos à la Rotonde) qui m'est peu connu -même si j'ai passé 4 ans à nourrir une vache à fric juste en face- regorge de joueurs de pétanque en espadrilles de marque et de nappes de pique-nique à fleurs.
Je connais par coeur le canal St Martin, bondé tous les soirs de l'été, jovial, fleurant la pisse et le pneu de fixie, mais là, je découvre. L'espace est plus aéré et l'ambiance différente. Ici, c'est plus avocats en afterwork décontractés, sans vouloir faire de généralités. Et d'ailleurs, ce n'est pas à la pétanque qu'ils jouent, mais à son cousin finlandais : le Mölkky, sortes de quilles en bois à dégommer encore et toujours. De la pétanque en bois et en intello quoi (oui parce que y'a des chiffres aussi !).
Bref, je m'amuse de pénétrer ce monde d'apéro décontracstylé qui a remplacé une zone encore à 12 euros le mètre carré il y a 3 ans. Nous nous arrêtons aussi à un jardin d'enfants. Point de crackers inquiétants, seulement quelques jeunes faisant des tractions sur les structures métalliques. Et même des enfants (je m'en étonne un peu car il fait nuit depuis une heure maintenant). Dodelinant plus loin sur une double balançoire (une comme ça là), nous faisons la rencontre d'un petit ange blond qui vient littéralement se poser au milieu du mécanisme.
"Moi je m'appelle Lou !
Et mon nom de famille c'est Bonnefoi.
Mon papa m'a dit qu'il fallait pas parler aux hommes inconnus, mais les femmes ça va."
Ne s'adressant alors exclusivement qu'à moi pendant 15 minutes, elle me raconta naïvement et heureusement sa vie, ses parents séparés, ses conclusions erronées de la vie, ses subtiles éclairs de génie et prit finalement la place de Génial-En Vol, qui alla voguer sur un banc auprès du père d'un autre enfant.
Après avoir réveillé des instincts de maternité et créé un attachement certain, Lou, 5 ans, courut subitement vers un autre jeu sur lequel une future amie se tortillait.

Reprise de la ballade. Plus aucun mètre carré de piste sablée n'est pas occupée par les néo-boulistes finlandais ou marseillais (ou normands). Nous nous échouons au bout d'un moment là où l'effervescence connaît son crépuscule (lol*). Nous sommes non loin du Beluschi's, cette "fameuse" auberge de jeunesse, dont le sous-sol accueillit jadis mes Dunks sur des rythmes inaudibles et sous des éclairages psychédéliques moins que basiques. Je souris.
Mon univers auditif prend sa fin sur Petra Flurr. Il s'agit d'un artiste allemand qui se décrit comme auto-déstructeur et provocateur. Je vous laisse regarder :

Finalement, ses sonorités un peu cold wave pourraient me plaire dans une vie un peu différente. Bref, nous avons écouté ceci suite à la réception d'un flyer faisant la publicité pour une soirée au Glazart demain (avis aux intéréssés). Voilà pour la justif.
Et pour terminer sur une note plus douce :

Bonne nuit !
* J'emploie ceci avec ironie. Je rejette habituellement son utilisation.
Si vous vous aimez, aimez moi aussi là !