En France, dans des zones de sécurité prioritaires, la police teste les "caméras piéton". Le dispositif vidéo, installé sur l’agent et déclenché par ses soins, doit être utilisé pour filmer un contrôle – en prévenant le contrôlé – et éviter les débordements. Trois policiers sont par exemple équipés à Rouen, comme l’indiquait le quotidien Paris-Normandie dans cet article (payant), ou encore cinq autres à Toulouse, selon cet article de La Dépêche.
Au Chili, des carabineros vont aussi être équipés de ces petites caméras. Ils seront une centaine, lors des commémorations du 11 septembre à Santiago, à filmer les manifestations via le dispositif installé sur leur poitrail. Là, il ne s’agit pas de prévention. L’objectif est clair : filmer en haute définition les "encapuchados" et autres auteurs de violences qui s’invitent régulièrement dans les manifestations chiliennes. Les forces de l’ordre veulent reconnaître les casseurs et disposer de preuves en images pour les interpeller plus rapidement.
Pas question, en revanche, de "cadrer" la police. Les interventions musclées et les dérives violentes sont pourtant de plus en plus régulièrement dénoncées. Une vidéo récente a même suscité colère et indignation au Chili : les forces de l’ordre interviennent à coups de gaz lacrymogènes et de matraques dans une université, sur des étudiants non cagoulés et désarmés en juin dernier.
Certes, la vidéo est partiale. Mais les témoignages, sur place, font bien état d’opposants sans armes (voir l’article sur le site de RFI). Les caméras permettront-elles de limiter la présence des casseurs ? C’est à souhaiter. Mais beaucoup de manifestants espèrent aussi que ces caméras seront utilisés pour dénoncer les dérives violentes de policiers lors des manifestations.