Souvent jugée fondamentalement positive, outil de progression, d’amélioration et d’homogénéisation des pratiques, dans un environnement économique et social “moderne”, la norme pose, pour d’autres, un certain nombre de problèmes. C’est le cas pour la Guadeloupe, comme pour les autres Régions ultrapériphériques (RUP) de l’Europe. À trop vouloir homogénéiser, on en arrive à oublier, à pénaliser les particularités régionales insulaires. La très grande majorité de nos filières d’activités et de développement est concernée. Tour d’horizon synthétique - et non exhaustif - des forces antagonistes et faiblesses en présence, inhérentes à notre statut européen singulier.
C'est Michel CORBIN qui de belle façon sonne l'alarme ! C'est sans doute un peu tard ! Je me souviens des fameuses Règles Antilles que quelques Ingénieurs souvent bénévolement tentaient de mettre en œuvre... Mais la bonne volonté de suffisait pas et le maigre budget consacré par la DDE de l'époque c'est transformée en une généreuses dotation annuelle à un organisme national. La décentralisation à l'envers pour ainsi dire. Et cette abandon technologique a été accélérée par mesure de simplification lorsque les Assurances et les Magistrats n'ont plus voulu faire référence à nos règles. J'ai encore dans ma bibliothèque un exemplaire des Règles Antilles... Mais c'est le passé !
Il n'empêche qu'il faut lire l'excellent Dossier concocté par Daniel ROLLE et Marie-Ange TERRASSE, qui ne rime cependant pas avec le titre un peu accrocheur de la page de garde. A contrario il faut signaler de nouveau le succès de la pharmacopée locale.
Et tout au long du journal vous dégusterez les Dessins et Caricatures de Frédéric Déglas dit Fido et la plume incisive de René CASIMIR-JEANON dans ses Nouvelles Confidences.
Dixit Miche CORBIN :
"Au risque de passer aux yeux de certains pour un homme qui refuse le progrès, j’affirme que le véritable développement consiste à donner un logement à ceux qui n’en ont pas ! Et depuis les lois de décentralisation, la Région dispose du pouvoir de proposer l’adaptation des textes élaborés depuis Paris, lorsqu’ils s’avèrent inapplicables dans notre contexte. Il nous faut pouvoir, en effet, ajuster les dispositions constructives aux réalités de notre département. J’en appelle à une simplification, faute de quoi, la situation du logement, et de la construction en général, ne connaîtra plus, sous nos cieux, aucune amélioration quels que soient les efforts conjugués de tous ceux qui interviennent dans la construction. Remplir un billet de loto, rien de plus simple, alors pourquoi les papiers administratifs sont-ils si compliqués à comprendre ? Je m’adresse au Président Hollande : où est passé votre fameux choc de simplification ? On nous noie sous des normes qui partent a priori d’un bon sentiment. Elles ne font pas toujours la preuve de leur pertinence, l’exigence d’économie d’énergie peut remplacer la norme. La période de transition que nous vivons peut être l’occasion de poser des exigences en termes d’économie d’énergie, de ventilation naturelle, de gestion des eaux plutôt que l’imposition d’un système normatif accablant, appelé de toute façon à évoluer."