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Le Val d’Orcia, la perle de Toscane

Par Artetvia

Lorsque l’on vous parle de la Toscane, à quoi pensez-vous ?

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Et bien vous avez tout cela dans le Val d’Orcia, au sud de Sienne. Un petit coin de paradis moins connu que Florence la majestueuse, Pise la penchée, le Mugello ou le Val d’Arno industrieux.

Paysage du Val d'Orcia

Paysage du Val d’Orcia

Imaginez de douces et élégantes collines, ou boisées, ou cultivées. De temps à autre un village s’y perche. Les cyprès abondent autour des fermes isolées, toujours en activité ou rachetées à grand prix par des américains fortunés. Il fait chaud, le ciel est limpide, le vent souffle doucement et la lumière dorée du soir s’accroche aux vignes, aux oliviers et à la pierre chaude. Le Mont Amiata, sommet de Toscane, domine l’endroit. Vous y êtes.

Dit comme ça, ça fait un peu cucu, mais en vrai, c’est beau.

Radicofani (au fond sur la colline)

Radicofani (au fond sur la colline)

Et tout est beau, les paysages comme les étroites ruelles et placettes ombragées des villages, proprets (et pourtant nous sommes en Italie !) et habités. La région a imposé une politique très restrictive de construction, moralité, il y a peu de maisons du type « pavillon de lotissement pour couple avec deux enfants, un chien et un barbecue ».

Chaque ville ou village pourrait faire l’objet d’un article séparé.

Pienza - Cathédrale

Pienza – Cathédrale

Commençons par Pienza : c’est une ville nouvelle créée… au XVème siècle à partir d’un modeste village et voulue par le Pape Pie II Piccolomini qui y est né. Enserrée dans ses remparts, la vieille ville est remarquable par son homogénéité et le nombre de beaux monuments au mètre carré qu’elle recèle. Admirez notamment la cathédrale, dont la façade a été imaginée par Alberti (oui, oui l’auteur du De Pictura, premier théoricien de la perspective, que vous avez évidemment tous lu) et sa collection de tableaux de l’école siennoise. Arrêtez-vous devant le palais épiscopal et le palais communal. La rue principale sent le parmesan à plein nez (dès le matin, c’est rude) et les boutiques de cuirs alternent avec les trattorias et les magasins de produits locaux. Il y a des touristes, mais pas trop.

Montepulciano - Eglise San Biagio

Montepulciano – Eglise San Biagio

Poursuivons notre voyage vers Montepulciano : patrie de Robert Bellarmin le cardinal et d’Ange Politien, l’intello proche des Médicis. Là-haut, une ville superbe aux rues étroites et aux églises et palais innombrables. La cathédrale est inachevée ; c’est assez étonnant, l’intérieur est magnifique (notamment des céramiques d’Andrea della Robbia) mais la façade est restée non décorée : pas de plaques de marbre ni de travertin d’apparat, de la brique et de gros moellons mal équarris, et ce depuis 500 ans. Au bas de la colline, l’église San Biago, une des églises les plus belles que j’ai jamais vues, œuvre d’Antonio da Sangallo l’ancien. Construite en travertin à partir de 1518, de plan en croix grecque, et surmontée d’un dôme, elle est un très bon exemple d’église de la Renaissance italienne qui a pleinement intégré le vocabulaire architectural classique. La même année en France, on construisait Chambord : quel contraste !

Sant'Antimo

Sant’Antimo

Et pour finir, l’abbaye de Sant’Antimo : un petit bijou dans un écrin de verdure sur la commune de Montalcino, village qui vaut lui-même le détour avec ses nombreuses églises, son château fort et son vin (le Brunello de Montalcino, que personnellement je n’aime pas, mais il paraît que c’est un grand vin italien). Ancienne abbaye bénédictine, créée sous Charlemagne (excusez du peu), elle est occupée actuellement par des prémontrés français. De style roman, la nef, d’une grande pureté de lignes, se prolonge par le chœur et ces trois chapelles rayonnantes. Les piliers massifs sont surmontés de chapiteaux ouvragés et ici et là, on aperçoit les restes de fresques. La façade est toute simple. Elle devait se prolonger naguère par un narthex ou d’un porche. La tour-clocher attenante comporte quatre niveaux portant des fenêtres à meneaux : on dit même que l’une des cloches date du XIIème siècle.

Castiglione d'Orcia

Castiglione d’Orcia

Pour achever notre périple, n’hésitez pas à vous perdre dans les nombreux villages du Val d’Orcia et qui méritent vraiment le détour comme dirait Bibendum. Souvent entourés de murailles, surmontés d’un château et peuplés de superbes églises et autres palais communaux, ils témoignent d’une histoire riche et mouvementée : Castiglione et Rocca d’Orcia et sa forteresse en ruines, San Quirico d’Orcia, Monticchiello, Bagno Vignoni (et ses thermes) et plus au sud Radicofani et son donjon juché sur une colline, visible à des kilomètres à la ronde comme une sentinelle veillant sur l’ensemble de la vallée.

C’est beau et j’y reviendrai !


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