L’intrigue se déroule en novembre 1958 en Iran. Nasser Ali Khan, grand musicien de son époque (et grand oncle de l’auteur), décide de se laisser mourir suite à la casse de son târ. En effet, même avec les târs les plus fameux et onéreux, Nasser Ali ne retrouve pas le goût de jouer. La bande dessinée relate les huit jours durant lesquels le musicien se laisse dépérir, baladé entre ses souvenirs, ses fantasmes et ses rencontres.
Cela fait des années que je veux lire cette BD, depuis que j’ai vu et lu Perspolis enfait et puis allez savoir pourquoi l’occasion ne s’est jamais présentée alors je peux vous dire que je suis contente de l’avoir enfin eu entre les mains. J’ai retrouvé avec grand plaisir le trait de crayon de cet auteur que j’aime beaucoup.
Elle puise à nouveau dans sa culture iranienne et ses souvenirs familiaux pour nous livrer ce roman graphique surprenant et non sans humour malgré la charge émotionnelle de l’hist.
Poulet aux prunes est un récit emprunt de nostalgie, un récit touchant qui retrace les 7 derniers jours de son personnage principal, Nasser Ali Khan. Durant ces 7 jours, il va revivre certains évènements de son passé, tenter de faire le point sur ce qu’est sa vie. On sent dans ce bilan une grande frustration et énormément de regrets. Il n’a pas aimé la femme qu’il a aimé toute sa vie, n’a pas su tisser de réels liens avec ses enfants, se sent terriblement seul, et n’a même plus le goût à sa seule passion : la musique. Il est décrit comme un personnage taciturne, plutôt désagréable mais je l’ai trouvé attachant.
Au fil des pages on découvre avec émotion que c’est son histoire d’amour brisé qui va mener Nasser Ali à se laisser mourir.
Poulet aux prunes est un récit qui parle d’absence, de secret de famille et de l’Iran des années cinquante, marqué par le poids de la famille et des traditions.
J’aimerais énormément voir l’adaptation ciné.
Extrait : « Puisque plus aucun tar ne pouvait lui procurer le plaisir de jouer, Nasser Ali Khan décida de mourir. Il s’allongea dans son lit…Huit jours plus tard, le 22 novembre 1958, on l’enterrait aux côtés de sa mère dans le cimetière Zahiroldoleh de Chérimane. Tous ceux qui l’avaient connu étaient présents ce jour-là. »