Magazine Humanitaire
Près de 600 000 réfugiés et plus de 440 000 déplacés internes, dont la plupart ont fui l’insécurité dans le nord du Nigéria et les combats au Mali, ont besoin d’assistance. Les bonnes récoltes ont amélioré la disponibilité de nourriture mais pas son accès. Les prix des aliments de base restent supérieurs à la moyenne des cinq dernières années dans les pays de la région, avec un impact direct sur les foyers les plus pauvres qui dépendent des marchés pour leurs besoins alimentaires.
Pendant la crise de 2012, des centaines de milliers de personnes ont perdu leurs moyens de subsistance et ont été obligées de vendre leurs biens ou de s’endetter pour survivre. Un an après, la majorité d’entre eux sont toujours en situation précaire. Leurs besoins risquent d’augmenter dans les mois à venir, faute d’un soutien suffisant avant le début de la période de soudure*.
« La réponse humanitaire de 2012 a été sans précédent » souligne la représentante régionale d’ACF Anaïs Lafite. « Cependant, 11 millions de personnes ont toujours besoin d’assistance humanitaire et plusieurs millions vivent dans un état permanent de vulnérabilité. Nous devons continuer à développer les progrès qui ont été faits l’an dernier, et aider les populations sur place à se préparer, s’adapter et se remettre des différents chocs qui affectent le Sahel de façon récurrente. »
Au-delà d’une réponse humanitaire à grande échelle, il devient indispensable d’investir à long terme dans les programmes s’attaquant aux causes de la sous-nutrition. Les gouvernements nationaux, les agences onusiennes, les ONGs, ainsi que tous les acteurs concernés, doivent renforcer leurs efforts pour améliorer durablement l’accès des populations à la nourriture, la santé et l’eau ainsi qu’aux services de nutrition, et investir dans la création de moyens d’existence plus robustes et fiables.
* La période de « soudure » est la période où les greniers sont vides.