Diviser pour régner
Je sais bien que diviser permet de contrôler plus facilement, mais cette nouvelle approche accommodante engendre un ressentiment qui semble échapper aux ronds de cuir (les cadres de la fonction publique).
S’il existe une grande source de dissension au pénitencier, c’est bien tous ces passe-droits accordés aux communautés culturelles ou religieuses.
Des frigos à l’église
Depuis l’application de cette politique au pénitencier, des congélateurs sont dorénavant réservés à une minorité, de même pour l’accès à certaine salle, à certains ustensiles de cuisine, des périodes particulières pour prier, des menus particuliers, des terrains réservés… nommez-les, ils les ont.
Si vous êtes un Noir anglophone d’origine juive avec un parent autochtone, vous avez l’accès à tout ce qu’aucun Blanc catholique de langue française ne pourra jamais avoir.
Sur l’échelle des accommodements, ce sont eux qui se retrouvent au plus bas, au dernier échelon. Ce qui entraîne naturellement des frictions quotidiennes au sein de la population carcérale, et ce qui finit toujours par dégénérer en bagarre. Tout le monde saute sur l’occasion pour exprimer son «poing» de vue de manière peu accommodante.
Ce fruit empoisonné, conçu, cultivé et nourri par le gouvernement fédéral pour protéger le multiculturalisme, provoque des incidents fâcheux pour ne pas dire frustrants pour tous. Même le nouvel arrivant qui désire s’intégrer discrètement se retrouve sous les feux de la rampe à cause du traitement spécial qu’il reçoit dès son arrivée. Tout le contraire de ce qu’il souhaitait, faisant naître ainsi jalousie, ressentiment et rejet.
Les étrangers, qui étaient déjà là et qui bénéficiaient des largesses du système, en exigent maintenant toujours plus, sinon ils seront rejetés par leur propre communauté.
Prisons dans le monde
Nous sommes la risée de tous les étrangers emprisonnés qui n’en reviennent pas eux-mêmes d’être traités avec autant de considération. Alors que les Canadiens, dans leur propre pays, sont traités comme des prisonniers de second ordre. L’univers carcéral est une microsociété pas si différente de la grande.
Cette politique discriminatoire à l’intérieur des pénitenciers finira par déclencher des émeutes. Contrairement à la population civile, les prisonniers ne se référeront pas à Charles Taylor ou au professeur Bouchard pour trouver une voix conciliante.