- que le ralentissement économique, qu’on peut appeler par son petit nom La crise si on la connaît bien si on la fréquente depuis un petit moment et si elle nous est familière, sévit depuis 2008, si bien qu’on peut même l’appeler Cricri. Et qu’apprend-on, alors qu’on la croyait vilaine, méchante, pas gentille-gentille du tout ? On apprend qu’elle a mis un coup d'arrêt à la hausse des émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation des Français. Plus il y a la crise, moins il y a de pollution. Plus de Cricri, moins de Popo, moins de Lulu. Ce n’est pas certain qu’avec un tel slogan Les Verts trouvent succès, mais ils peuvent essayer. Donc, aussi, et également, un surcroit de pollution arrêterait la crise ? Pas sûr que ce genre de logique satisfasse des cerveaux autres que ceux de quelques personnes, dont je tairai le nom, puisque les candidats de téléréalité ne sont présentés que sous leur prénom. Ne laissons pas le monopole de la phrase stupide ou totalement stupide aux politiques, revendiquons ce droit.
- que les patrimoines établis seraient plus avantageux que les salaires mensuellement acquis. C’est ce qu’affirme l’économiste Thomas Piketty. En clair, il vaut mieux hériter que travailler. Pour être riche, cela s’entend. Enfin, plus riche que les autres, ou que la moyenne. Cela s’appelle aussi la suprématie des revenus du capital sur ceux du travail. Et il y a donc une solution directe et simple pour remédier à la pauvreté. Arrêter de travailler. Et avoir des parents. Et mieux encore, des parents qui ont thésaurisé. Des parents qui ont mis des petites pièces dans des bas de laine, mieux, des gros billets dans la pierre. Peut-on acheter des parents ? Peut-on en changer ? Peut-on en accumuler ? Y a-t-il une foire aux parents ? Peut-on se faire adopter à tout va ? A toutes ces questions, vous trouverez réponse sous le sabot de mon cheval. Mais je ne vous dirai pas où il est garé. Ne laissons pas le monopole de la phrase stupide ou totalement stupide aux politiques, revendiquons ce droit.
- qu’un cousin végétarien du piranha a été pêché vendredi dans la Seine par un pêcheur à la ligne. Qui croit nous faire peur avec ça ? Certes, il est aussi doté d’une mâchoire puissante, mais il ne s’attaque pas à l’homme, a priori. On va donc se baigner, et éclabousser les quais, se faire klaxonner par les bateaux-mouches, envahir la Seine, en faire notre baignoire quotidienne. Il nous en faudrait plus pour nous en empêcher. Sauf s’il pullule, le petit poisson, et sauf si on décide de se baigner en combinaison de salade haricots verts chou-fleur et asperges, attirante et appétissante pour les dents du cousin de l’autre. Mais une des hypothèses peut s’éviter en optant pour le vieux slip de bain, ce qui laisse tout de même assez peu de chance à la frayeur de nous gagner. Si c’était le but, il n’est pas atteint. Ne laissons pas le monopole de la phrase stupide ou totalement stupide aux politiques, revendiquons ce droit.
Magazine Humeur
mercredi 4 septembre 2013