Dysfonctionnements

Publié le 04 septembre 2013 par Hunterjones
Jour de congé pour la belle. Mais pas pour moi. Je traduis. De chez-moi. Mon bureau c'est la table de la cuisine qui donne sur la verrière et la piscine.
Pas facile de toujours comprendre pour mon entourage que quand je suis à l'ordinateur ce n'est pas 100% des fois pour le loisir.
L'amoureuse avait donc loué un film. J'ai tout de suite compris pourquoi elle avait pris ce film quand j'ai vu qu'il mettait en vedette Robert Downey Jr. Mon amour est aussi amoureuse de Robert Downey Jr. Mais comme le film mettait aussi en vedette Michelle Monaghan duquel MOI, irish punk, je suis également amoureux, je me suis donc assis auprès d'elle pour l'écouter.
Se trichant mentalement l'un et l'autre en visionnant le film.
Ça avait été la rentrée des classes pour la puce et l'ado, avec des horaires de syndiqués, j'avais donc eu une semaine assez compliquée avec le plus vieux constamment en camps d'entrainement au hockey en soirée dans un niveau assez intense. J'étais fatigué. J'avais aussi passé une nuit (une autre)en plein milieu de semaine, à la clinique du sommeil. Une nuit où on avait bien tenté de me mettre un masque nasal mais qu'y m'étouffait complètement. Après une heure de suffocation, on m'a changé mon masque pour un "fullface". Mal dormir est un euphémisme. Surtout quand on a dormi à peine 3 ou 4 heures.
Je trainais donc ça, et un retard sur le travail de traduction anticipé que je voulais terminer avant la semaine suivante.  Comme le niveau de concentration à la maison n'était plus adéquat avec l'amoureuse dans les jambes, j'ai donc fait un jogging en début d'après-midi. C'est fou ce qu'on se sent sain quand on court. Ça nettoie la tête et le corps. En revenant, je n'avais pas diné, j'ai mangé de ce délicieux thon pâle émiétté au chili thaïlandais épicé. Le piment qui s'y trouve est d'un délice...mais ça reste un piment...en éternuant (car c'est aussi la saison des allergies) j'ai mis le feu à la boîte de papier-mouchoir.
J'ai pris des biscuits fondants aux pépittes de chocolat trempés dans le lait comme dessert et c'était mortellement bon. J'ai été obligé d'en prendre trois autres rangées. Puis, quand mon appétit ne s'en trouvait pas sustanté, j'ai pris 4 biscuits Oreo. Par pudeur. Je ne pouvais quand même pas prendre une quatrième rangée de pépittes.
Mais je n'aurais pas dû manger tout ça. Ça effaçait les efforts d'il y a à peine une heure.
J'ai donc refait un jogging, suivi d'une autre douche. Pas de traduction encore. En fin de journée, l'amoureuse m'a harcelé afin qu'on regarde les nouveaux épisodes de Dexter saison 8 et de Devious Maid. Et en soirée mon fils allait compétionner dans le CC. Je traduirais donc le lendemain.
Je devais toutefois acheter des légumes le lendemain. J'ai acheté des fèves jaunes, des fêves vertes, des radis, du brocoli, des carottes, du navet du panet et des petits pois.
"T'as pas acheté de légumes?" me dira l'amoureuse en soirée.
"er...oui..."
"Ben où sont les concombres et les tomates?"
"C'était écrit légumes sur la liste"
"T'as pas acheté de légumes..."

Quand je suis retourné jogger dans la rue, des cris de foule m'attendaient.  Le public hurlait dans la joie quand je suis sorti...Ils applaudissaient...
...le public?...quel public? Je suis dans une rue de banlieue un mardi matin? Ça m'a pris quelques minutes et la voix d'Ian Anderson pour comprendre qu'il s'agissait de la musique issue de la voiture d'un col bleu de la ville qui crachait les sons. Les ouvriers qui refaisaient l'asphalte des rues dans mon secteur étaient entre deux sandwichs et une liqueur. Et écoutaient Jethro Tull Live dans le piton.
 En revenant à la maison, un chien chiait sur le poteau où il y est inscrit  à l'aide d'un graphique interdiction aux chiens de chier ici. Le chien reproduisait assez fidèlement le dessin de la pancarte. Mais sans la barre rouge au milieu du cercle. J'ai demandé à son propriétaire, une fumeuse si grosse qu'elle pourrait voler des paquets de viande dans ses bourrelets à l'épicerie, si elle allait rammasser l'oeuvre de sa bête. Elle n'avait pas de sac dans les mains. Elle ne m'a pas répondu. J'ai insisté.
"Allez-vous ramasser ce qu'il n'a pas droit de faire précisémment là où il le fait, Madame?". Silence radio. Je parle à un graisseux mur enfumé. C'est un voisin, aussi propriétaire de chiens (3) qui l'a approché et qui lui a fourni ce qui lui manquait. Ils ne se connaissaient pas et elle ne l'a même pas gracié d'un merci. Je lui aurait tiré une motte de crottin derrière le crâne.
Je commençais à être mauvais. J'ai jeté les 9 publi-sacs dans le recyclage qui passait justement ce jour-là. Et j'ai voulu traduire. Mais à la télé, ouverte derrière moi, j'ai vu un band de jeunes filles en fleur qui chante moins qu'elles ne posent et qui rêvent de se frotter le cul comme Miley pour un peu d'attention. On leur montrait la photo ici à droite. Aucune n'était en mesure de les identifier. Ça m'a irrité. J'avais envie qu'on leur enlève leur droit de séjour dans l'univers de la musique.
Puis...le jour même où je parlais d'intolérance, ces Saguenéens, mal avisés...
Sait-on vraiment, au Québec, qui soigner?
J'ai fini la bouteille de gin qui allait aiguiser mes réflexes à l'ordi et complété ma traduction pour l'armée canadienne-qui-n'ira-pas-en-Syrie.
Je la recommence demain.
Le contexte autour de cette traduction était trop dysfonctionnelle.
Les forces armées canadiennes méritent beaucoup de révision de toute façon...