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Syrie: et Hollande n'exclut plus un vote du Parlement... plus tard.
Publié le 03 septembre 2013 par JuanEn visite dans un établissement scolaire, François Hollande fut interpelé par un passant sur l'éventualité d'une intervention en Syrie. "On n'a rien à faire dans une guerre qui n'est pas la nôtre!" lança l'homme.
Le sujet, depuis le weekend, avait failli occulter cette rentrée scolaire. Plus grave et tristement dérisoire, on ne débattait plus du fond du conflit (pourquoi intervenir ?) mais de la nécessité d'un vote. Se rabattre sur la forme aux détriments du fond est une diversion facile.
Car les vraies questions demeurent et, parfois, choquent : (1) Qui conteste l'existence d'un massacre chimique ? (2) qui pense que les rebelles plutôt que les autorités syriennes en sont responsables ? (3) Qui préfère la neutralité malgré l'aggravation des massacres ? Voici quelques-unes des questions de fond dont nous attendions des réponses publiques, sur la tribune de l'Assemblée, de la part de nos députés.
Ce sont les vrais sujets.
Mais notre petit monde s'agite donc sur l'urgence à voter ... alors qu'on ne sait pas quand une intervention militaire sera possible. Jamais Hollande n'avait-il déclaré ni promis l'engagement des troupes françaises au sol. Sa seule certitude, martelée même si elle est contestée, est qu'il faut marquer un soutien plus fort à l'opposition syrienne.
Voici donc que ce mardi 3 septembre, Hollande fait savoir, encore, qu'il n'y aura pas de vote ... ce mercredi 4 septembre lors de la consultation du Parlement sur l'affaire syrienne. Et pour une raison simple, la France n'ira pas seule. Il faut donc attendre de rassembler cette fameuse coalition, décider ce qu'il en sera, quelle forme prendra l'intervention. Pour l'heure, tout cela est prématuré. On discutera donc du fond, on espère.
Mais François Hollande "envisage très sérieusement la possibilité d'un vote, mais un peu plus tard. " L'information vient d'un accrédité élyséen, Thomas Wieder, du Monde.
On sourit. Ce président a pris son temps. Le temps de répliquer à cette agitation.
Le Parlement votera donc peut-être, quand on saura pour quoi.
Crédit illustration: DoZone Parody