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De: Seré Prince Halverson
Résumé France Loisirs: Ella Beene avait tout pour être heureuse : Joe, un mari adorable, déjà père de deux enfants, une vie idyllique au bord de la mer. Jusqu’au jour où Joe meurt accidentellement. C’est alors que la mère naturelle des enfants réapparaît. La vie d’Ella vient de basculer… Menacée de tout perdre, la jeune femme choisit de se battre et de donner au bonheur un nouveau départ. Réussira-t-elle son pari ?
Mon avis:Quand j’ai commencé ce roman,je nageais entre deux eaux.D’un côté,j’aimais l’histoire de l’autre pas du tout.De plus,j’ai bloqué pas mal de temps sur cette expression affreuse mais pour le moins tragique pour Ella et sa famille :« cette vague scélérate ».J’ai trouvé que l’adjectif était plutôt mal choisi étant donné la situation,j’aurai préféré « une vague traitresse » ou quelque chose dans ce genre là.Une fois ce détail passé,je me suis prise au jeu rapidement et je me suis rendue compte que cette lecture légère était exactement ce qui me fallait après le roman Elle s’appelait Sarah.En effet,le bonheur côté pile est agréable à lire et bien écrit.Bien sûr,certaines situations sont trop attendues voir convenues.En outre,certains passages ont tendance à trainer en longueur alors que cela n’est pas forcément nécessaire.Néanmoins,cette lecture réserve quelques bonnes surprises.
Pour moi,la plus grande force de ce roman réside en son sujet qui va bien plus loin que le deuil,la famille.J’ai particulièrement aimé celle que formait Joe et Ella avec leurs enfants.On sent bien que l’auteure est elle-même mère et on retrouve donc son côté maternel et surement des anecdotes de sa propre vie de famille dans cette histoire.Le lecteur suit avec envie tous ces moments complices entre des parents et leurs enfants:les pique-niques,les p’tits noms gâtés,les batailles improvisées d’oreiller le matin dans le lit….etc.Bref,toutes ces petites choses qui rythment le quotidien d’une famille et qui embellissent(j’imagine) une journée même si tout n’est pas toujours facile.Par ailleurs,j’ai eu un gros coup de cœur pour la maison du couple enfin telle que je l’ai vu dans mon imagination.Elle respire le bonheur avec son potager,les jouets des enfants éparpillés sur la gazon,la « salon pas si grand que çà ».Et surtout sa terrasse en bois qui entoure la maison tels des bras accueillants hiver comme été,d’ailleurs je me suis vue pieds nus sur le bois de cette véranda et c’était si reposant.Pas de bruit de la ville,juste ceux d’une petite ville au fin fond des États Unis soit les bruits de la forêt en amont et ceux de la mer un peu plus bas de la maison.Je m’y suis vue parfaitement avec ma famille imaginaire dans cette maison.
Du coup,étant dans cet esprit,j’ai pris fait et cause pour Ella pour son combat.En effet,je n’arrivais pas à comprendre le retour de la mamma ni ce qu’elle voulait.Pour moi,elle avait fui elle avait abandonné ses enfants et de ce fait,elle n’avait aucun droit sur Annie et Zach.Je me suis sentie proche aussi d’Ella dans sa volonté de suivre une nouvelle carrière professionnelle avec « la vie est un long pique-nique ».Néanmoins,au fil du récit mon regard a changé en même temps que celui d’Ella sur la mamma.Tout comme elle,je me suis rendue compte que les choses étaient un peu plus compliquées qu’elles n’y paraissaient.Et que la maman avait ses raisons pas toujours compréhensibles mais elle avait ses raisons.D’autre part,comme je vous le disais plus haut,c’est un roman sur la famille mais pas n’importe laquelle.On y voit effectivement la famille italienne dans toute sa splendeur,la famiglia qui est prête à tout pour les siens le meilleur comme le pire j’ai envie de dire.Le partage,l’amour,la cuisine mais aussi la fierté l’orgueil et comme dans toute famille,il y a des secrets des non-dits aussi.Le roman met également en lumière un épisode peu connu de la seconde guerre mondiale,en effet,durant cette période sur le sol américain de nombreux immigrés italiens ont été qualifié de « ressortissant d’un pays ennemi ».Les foyers furent fouillés,les familles contraintes à respecter un couvre feu et un périmètre de sécurité tandis que certains italiens étaient envoyés dans des camps.De plus,le gouvernement américain a obligé des milliers d’Italo-Américains à déménager de chez eux car la zone était jugée trop sensible.
On comprend mieux alors le titre de ce roman dont pourtant la couverture nous laissait présager une lecture désinvolte genre chick lit mais il n’en est rien du moins pas totalement.Le bonheur côté pile séduit par sa fraicheur,son optimiste et sa vision de la famille.
14 sur 20