le secours d'un bon ouvrage.

Publié le 03 septembre 2013 par Micheltabanou

Comme compagnon d’intelligence j’ai pris ces derniers jours  le livre intitulé « Histoire de l’athéisme » de Georges Minois. Aucune crainte d’un mauvais procès hormis celui d’une inquisition morale…dont je doute qu'elle parvienne à m'atteindre. Pour échapper au tumulte du quotidien, aux agitations, aux gesticulations, il est rassurant de pouvoir recourir au remède intellectuel qu'est le livre.  Je parcours avec délice cet somme dont la recherche et l’érudition sont d’une haute volée. J’ai souligné divers passages mais je veux retenir pour le blog ce passage sur l’athéisme moral qu’est l’épicurisme, cet épicurisme qui à l’origine était selon Festugière une réaction contre la peur des dieux qui empoisonne la vie humaine

Je cite: « Habitués que nous sommes à associer la notion de crainte religieuse au christianisme, avec le diable et l’enfer, la menace de châtiment éternel exploitée longtemps par le clergé, nous avons tendance à oublier que la peur était présente dans les religions païennes, et quelle a puissamment contribué à développer le scepticisme et l’athéisme. Le païen a peur des dieux, dont les réactions sont imprévisibles. Des dieux qui façonnent son destin, d’une manière arbitraire, comme l’illustrait l’histoire des Atrides ; des dieux qui provoquent sans raison des cataclysmes naturels, ou qui conduisent l’homme à la mort en lui réservant un au-delà incertain sur lesquels circulent des bruits sinistres ». Plus loin : « Le rejet des dieux serait alors une réaction de révolte, la révolte de l’homme qui veut prendre en main son destin, qui refuse les mythes divins le retenant dans l’esclavage et la peur. » Pour Lucrèce, Epicure a sauvé l’homme de la religion. En renversant celle-ci il lui a rendu la dignité. Il s’agit de constater que l’épicurisme si décrié par le christianisme est bien la première tentative de fonder une morale athée. Un bonheur qui réside «  dans ‘absence de souffrance physique et de trouble moral, dans cet état de sagesse équilibrée qu’es l’ataraxie. »