Première à évaluer par IRM fonctionnelle les effets de l’insomnie sur la mémoire de travail, cette étude permet d’expliquer pourquoi les personnes souffrant d’insomnie, soit environ 10 à 15% des adultes, ont généralement des difficultés de concentration durant la journée.
L’étude, menée sur 25 personnes souffrant d’insomnie primaire et 25 bons dormeurs, assignés à accomplir une tâche sous IRMf, constate que les insomniaques ne permutent pas correctement sur les zones critiques du cerveau nécessaire à une tâche de mémoire de travail et n’éteignent pas les zones mobilisées durant l’insomnie sans rapport avec la tâche. Le Pr Sean PA Drummond, professeur agrégé au département de psychiatrie à l’Université de Californie et auteur principal explique que ces patients doivent se concentrer plus pour faire le même travail que quelqu’un qui dort bien.
La mémoire de travail sature : Si les insomniaques ont le même niveau objectif de performance cognitive sur une tâche de mémoire de travail, ils ont plus de difficulté à moduler l’activité dans les régions du cerveau à mobiliser, utilisent plus de ressources au sein du réseau de la mémoire de travail du cerveau, précisément dans le cortex préfrontal dorsolatéral et ne sont pas en mesure de recruter davantage de ressources dans ces régions du cerveau. De plus, lorsque la tâche devient complexe, les insomniaques ne parviennent pas « à quitter » les zones cérébrales dites de » mode par défaut » qui s’activent durant « l’errance » de l’insomnie.
L’insomnie est donc plus qu’un trouble du sommeil, facteur de risque de somnolence diurne, mais aussi associée à un handicap cognitif mesurable durant la journée. Des problèmes diurnes liés objectivement ici à des anomalies biologiques, mesurables de l’activité cérébrale, qui peuvent constituer un marqueur biologique de la réponse au traitement.
Source: Sleep doi.org/10.5665/sleep.2952 Neural correlates of working memory performance in primary insomnia (Visuel Fotolia)