Ce cinquième volet de la série de Camilla Läckberg était, à mon sens, le plus attendu. Il renferme un terrible secret et donne enfin une explication sur le comportement froid et insensible de la mère d'Erica et Anna. En fouillant les affaires de celle-ci, Erica a en effet trouvé un journal intime, une brassière maculée de sang et une médaille ornée d'une croix gammée. Cette pièce a été confiée à un éminent professeur, un spécialiste de la question nazie, mais l'homme ne donne plus de nouvelles. En vérité, il a été tué chez lui et cette mort étrange semble liée aux interrogations d'Erica.
Cette dernière a entrepris de travailler à domicile, comptant sur son époux, en congé parental, pour s'occuper de leur fille et lui laisser un peu de champ libre. En théorie, bien sûr. En pratique, le couple va frôler la crise de nerfs ! De plus, Patrik est attiré par le lieu du crime et les appels de sirène. Il a envie de se mêler de l'enquête, par petites touches, car son devoir de père le rappelle souvent à l'ordre.
Finalement, on s'en fiche un peu de tout ce présent et des considérations existentielles du couple Hedström. Ce qui nous passionne, c'est de plonger dans le passé de cinq jeunes gens, dans les années 40, au moment de la guerre, de l'arrivée des réfugiés, du soulèvement des résistants, des risques de la dénonciation, du spectre des tortures et de la mort... C'est une histoire poignante, qu'on découvre entre fascination et horreur. C'est aussi et surtout une consolation pour les sœurs Falk qui ont grandi sans une once d'amour maternel. Cette fois, on comprend mieux pourquoi.
Ce cinquième volet me voit aussi dans l'obligation de faire une courte pause, je me sens rassasiée et pleinement repue. J'en viens presque à constater les défauts dans la belle mécanique de Camilla Läckberg, dont les livres sont orchestrés sur le même principe, qui se répète inlassablement. C'est en ingurgitant plusieurs tomes à la suite qu'on s'en rend compte. Mais je garde tout de même un très bon souvenir de cette lecture à long terme, sous la houlette de Monsieur Eric Herson-Macarel, qui est pour moi l'un des meilleurs narrateurs sur le marché.
L'enfant allemand, par Camilla Läckberg
Audiolib, 2011 / Actes Sud, 2011 pour la traduction française
Texte intégral lu par Eric Herson-Macarel (durée d'écoute : 16 h 25)
Traduit par Lena Grumbach et Catherine Marcus