Cette chronique familiale, qui va de l’extrême fin du XIXè siècle jusque vers les années soixante, permet de suivre l’évolution des mentalités japonaises – et particulièrement la condition féminine – qui oscille entre respect des traditions et modernité. Dans ce cadre, le personnage de Fumio, la fille aînée de Hana, est très intéressant : adolescente révoltée et éprise de libertés, elle est la seule fille de sa région à faire des études à l’université de Tokyo, elle collabore à une revue féministe et développe des idées nettement socialistes, mais, arrivée à sa troisième année d’université, elle rencontre un jeune homme qui partage ses idées, fait un mariage d’amour, et mène à partir de là une vie de femme au foyer tout à fait banale. Hana, qui a au contraire des idées très conventionnelles, est finalement une femme forte et joue un rôle de chef de famille à égalité avec son mari, dont la vie est plutôt tournée vers la politique.
J’ai eu un grand plaisir à lire ce roman qui nous fait entrer de plain-pied dans la vie quotidienne et l’histoire japonaises. Par ailleurs, les personnages sont tous très bien campés, très vivants, et leur histoire est riche en péripéties et rebondissements : on ne peut que s’intéresser à cette histoire !