J'ai souvent été bénévole. Socialement, ce n'est pas grave, ça peut même faire un peu de bien, m^me si ça entretient les situations pénibles, que ça ne résout rien, sinon ponctuellement. Mais une révolution, c'est beaucoup de boulot et je suis paresseux. Je descends de révolutionnaires glorieux, mais je suis une « fin de race » dégénérée.
Socialement, donc, le bénévolat peut être bénéfique. Tant mieux, si une mauvaise action peut profiter à quelques-uns ! Car, personnellement, psychologiquement, moralement, être bénévole est absolument répugnant : je me suis donné bonne conscience, on m'a même dit « merci » ! Je me suis auto-gratifié, me sentant généreux en bourgeois repu.
J'aurais même pu être fier de moi alors que j'avais simplement fait, en moins efficace, moins précis, le boulot d'un vrai professionnel qui est payé pour, ne se sent pas si bien, n'est pas forcément respecté. L'Abbé Pierre est sympa, mais ça ne vaut pas une modeste assistante sociale Qui est mal payée, vit de et pour le bien public et ne marchande pas son salut! Bref, j'ai quelque peu usurpé, en amateur. Tout ça pur me faire plaisir ! C'est répugnant. Bof, nos faiblesses nous construisent aussi !