Haunt -1, créé par Robert Kirkman, Greg Capullo, Todd McFarlane et Ryan Ottley.
Résumé : Kurt Kilgore est agent secret. Daniel Kilgore est prêtre. Au cours d'une mission, Kurt est tué ... et revient hanter Daniel. Les deux frères ne sont pas au bout de leurs surprises lorsqu'ils se découvrent le pouvoir de fusionner pour donner vie à une effrayante entité baptisée Haunt. Sans aucune préparation, Daniel est alors entraîné malgré lui dans une existence d'espion, où meurtres, mystères, et trahisons deviennent son quotidien? Il va devoir s'adapter très vite à un monde dont il ignore tout, afin de découvrir l'identité du meurtrier de son frère.
J'avais acheté le premier tome de Haunt lorsqu'il est sortit en France, soit il y a presque deux ans puisqu'il a été publié en 2011. Je l'avais feuilleté mais jamais lu, même si je l'avais prêté à une amie qui s'était régalée avec. Pourquoi je ne l'ai jamais lu ? Bonne question. Il fait partie de ces livres qu'on se promet de lire un jour mais avec lesquels ce n'est jamais le bon moment. Alors, oui, c'est généralement plus des livres et pas des bande-dessinées, mais allez savoir ... Je suis revenu vers Haunt il y a quelques jours après en avoir parlé avec un ami à propos du design du personnage et du concept de l'histoire. Je connaissais le concept donc pas vraiment de grosse surprise à ce niveau là - après tout je ne l'avais pas acheté entièrement par hasard, c'est que cela m'intéressait.
Haunt c'est donc un comics. Sombre. Violent. Intense. L'histoire se balade autour de sujets délicats comme la trahison, l'adultère ou même le deuil, le tout saupoudré de baston sanglante et d'une bonne dose de surnaturel. Pourtant, même si l'histoire se concentre au départ sur la mort de Kurt et son retour en tant qu'esprit, on s'écarte rapidement de l'au-delà pour se diriger vers une intrigue d'espionnage vraiment intrigante. Malheureusement, ce premier volume se contente de poser la bases et on ignore encore vraiment l'ampleur que cela prendra. Toujours est-il que le Haunt, cette créature étrange, est quelque chose qu'on doit accepter immédiatement puisque son existence est un fait, non un questionnement.
Je trouve le concept du Haunt assez sympathique même si pas d'une originalité folle étant donné qu'on retrouve Todd McFarlane en tête d'affiche de ce comics. Comme les amateurs du genre le savent, McFarlane est le co-créateur d'un personnage emblématique de la franchise Spider-Man, le parasite Venom, colosse noir aux yeux blanc. Même si une polémique entoure qui est vraiment le créateur de Venom, McFarlane est le premier à l'avoir dessiné et fait donc partie de ses personnages à mes yeux. L'idée d'une entité venant se greffer à une autre pour lui procurer d'immenses pouvoirs n'est donc pas nouvelle. En terme de design, on peut également noter certaines similitudes entre Venom et Haunt, mais aussi avec Spawn, le personnage le plus célèbre de McFarlane. Mais le Haunt possède ses caractéristiques propres ce qui fait de lui un personnage à part entière et pas seulement un dérivé d'anciens travaux.
J'ai trouvé ce premier volume assez sympathique à lire. La construction en parallèle de certains éléments de l'histoire dynamisent énormément l'intrigue, intensifié par une intelligente utilisation des flashbacks explicatifs. Pour le reste, on se trouve dans un départ assez classique pour un superhéros - plutôt ici un antihéros - qui découvre ses pouvoirs, ses limites mais aussi sa mission. Pourquoi faire compliqué après tout ?
Le volume est assez violent, avec son lot d'hémoglobine, de décapitations et de démembrements. Ce n'est donc pas un livre à mettre dans toutes les mains. J'ai beaucoup aimé tout l'aspect organique de Haunt mais aussi de l'univers autour de lui. On a des passages qui traitent de manipulations génétiques étranges ce qui peut mettre mal à l'aise certains lecteurs.
En résumé, j'ai trouvé que ce volume de Haunt était une bonne lecture mais d'avantage une introduction à un personnage, un univers et une ambiance et j'espère pourvoir lire assez rapidement la suite qui me permettra de donner un avis plus précis sur le fait que j'aime ou non cette franchise. Pas mal de qualités pour le moment, autant graphiques que scénaristiques mais j'ai peur que cette histoire d'espionnage n'ait pas forcément besoin d'un "superhéros" pour se dérouler et que ce ne soit à vrai dire qu'un prétexte pour rendre le tout plus attrayant.