L'élément déclencheur
Je venais d'avoir le BEPC. Et je venais aussi d'atterrir à Yamoussoukro pour fréquenter le célèbre Lycée Scientifique. C'était aussi la première fois que j'étais séparé de ma famille. De ma mère. Et j'ai pleuré. Chaque jour pendant une semaine, toute la première semaine. La première fois que je me suis rendu seul à l'école, j'ai pleuré sur le chemin. Attitude de faible ou pas, j'étais déchiré par cette nouvelle vie. Je venais d’atterrir dans une nouvelle école parce que j'avais la réputation d’être excellent dans la précédente. Mais au Lycée Scientifique, le niveau est complètement différent. Là-bas, les professeurs sont en défi permanent avec leurs élèves. Qui sera cet élève si fort pour réussir un sans faute aux devoirs? Je n'ai pas résisté aux premières avalanches. Habitué à flirter avec les 17-18 en mathématiques, ma première note fut..."11". Chute brutale. Et dans ce nouvel environnement, je compilais les crises de paludisme, jusqu'à atteindre 3 en un seul mois. Autant vous dire que j'étais malheureux et peut-être pas à ma place. Ma mère le voyait et lors d'une de ses visites de consolation (oui, oui, j'en avais besoin), elle me dit:
"Stéphane, on peut te ramener à Abidjan si ça ne va pas"Autant j'avais envie de retourner sur les terres de mes anciennes gloires, autant il m'était insupportable de partir sur des échecs. j'ai répondu (en substance)
"non, maman, je vais m'accrocher et leur montrer ce que je vaux"J'avais 13 ans...
(à ce moment précis de mon écriture de l'article, j'ai la chair de poule. Je ressens l'émotion de ce jour. Un samedi, fin de matinée)
L'évènement fondateur
Je venais de rentrer en CP1. Encore une fois, je pleurais. Cette fois, dans les jupes de ma mère. Je ne voulais pas aller au CP1. La maternelle, c'était bien. En plus, il me restait la fameuse grande section à faire. J'ai été projeté dans ma nouvelle classe alors que l'année avait déjà démarré. J'étais le gamin, le pleurnicheur du coin et comme enfant, personne n'a de retenue, tout le monde se moquait de moi. Sauf ma voisine. Elle était très affable et me soutenait dans mes pleurs sans se moquer ouvertement... jusqu'à la première composition où elle arriva 1ère et moi 7ème. Peut-être trop satisfaite, elle se moqua. Ce jour-là, enfant, je me suis dit qu'elle n'aura plus l'occasion de se moquer de moi parce que je travaillerai à être meilleur qu'elle. J'avais 4 ans.
C'était un "moment of impact".
Aussi loin que je m'en souvienne et après avoir creusé ma mémoire pour écrire ce "papier", ces évènements expliquent ma ténacité. Ma sainte horreur des échecs. Je suis un tenace et le travail ne me fait pas peur. Si j'avais arrêté à ces moments, j'aurais cultivé un autre aspect de ma personnalité:
Fuir devant la difficulté. Ne pas résister devant l'adversité.
Abandonner, c'est échouer. C'est ainsi que je le conçois. Je peux avoir tort mais je n'ai jamais vu personne réussir en abandonnant... à part réussir à abandonner.
Je crois qu'il existe dans une vie un certain nombre de "moments of impact". Surtout que la vie offre toujours des deuxièmes chances. Si vous en avez raté jusqu'à présent, tâchez d'être attentif et de ne pas rater le prochain "moment of impact". Votre vie en dépend.
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