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Exposition : Soufflot, un architecte dans la lumière.

Par Richard Le Menn

2. Jean Luc Paill CMN300 Photographie du dessus : « Panthéon, façade occidentale vue depuis la mairie du Ve arrondissement. Soufflot, Jacques‐Germain (1713‐1780). © Jean‐Luc Paillé ‐ Centre des monuments nationaux. »

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Photographie de gauche : « Portrait de Jacques-Germain Soufflot par Louis-Michel Van Loo. Musée du Louvre. © RMN-Grand Palais - Christian Jean. »

Du 11 septembre au 24 novembre 2013 le Centre des monuments nationaux présente au Panthéon une exposition, intitulée Soufflot, un architecte dans la lumière, sur Jacques-Germain Soufflot (1713 - 1780) auteur de ce monument néoclassique devant abriter la châsse de Sainte Geneviève, puis après la Révolution dédié aux grands hommes et femmes de France.

M. Soufflot étudie à l'Académie de France à Rome de 1731 à 1738 notamment l'art de la construction et en particulier Les Quatre livres de l'architecture d'Andrea Palladio (1508 - 1580) de la Renaissance italienne.

En 1747 il présente un mémoire sur l'architecture gothique qui est un des plus grands mouvements de l'architecture occidentale. Pourtant depuis la Renaissance, le Gothique n'est plus du tout à la mode, et continue à ne pas l'être au XVIIIe siècle. Voir à ce sujet l'article Les modes gothiques et le style troubadour du XIXe siècle.

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Photographie de droite : « Intérieur du dôme, escalier conduisant au lanternon - Soufflot. © Caroline Rose / Centre des monuments nationaux. »

Il retourne en Italie en compagnie du frère de la marquise de Pompadour (maîtresse et amie du roi Louis XV) : Abel-François Poisson de Vandières (1727 - 1781), futur marquis de Marigny (à partir de 1754) et de Ménars, et directeur général des Bâtiments du roi (en 1751). Ce dernier est lui aussi versé dans les arts. Le premier peintre du roi, Charles Antoine Coypel, est chargé de l'éducation artistique du jeune homme qui très tôt prend des responsabilités dans ce domaine. Le futur marquis de Marigny doit sélectionner, avec l'aide du peintre, les tableaux des collections royales qui composent au palais du Luxembourg le premier musée de France. À 18 ans il obtient la survivance de la direction générale des Bâtiments, Arts, Jardins et Manufactures. C'est de 1749 à 1751 qu'il fait un séjour d'étude en Italie grâce à sa sœur, avec le graveur Charles Nicolas Cochin, le critique d’art abbé Leblanc et Jacques-Germain Soufflot. Ce voyage marque véritablement un renouveau du goût français (le retour au 'grand goût') et s'inscrit dans le mouvement néoclassique qui commence alors et perdure jusque vers 1830. C'est l'époque d'importantes fouilles archéologiques en Italie, à Herculanum et Pompéi, et d'une certaine Renaissance qui aboutit à la fin du siècle à la Révolution française toute emprunte de valeurs antiques.

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Photographie de gauche : « Panthéon, vue d'ensemble depuis le nord‐est. © Caroline Rose ‐ Centre des monuments nationaux. »

Le marquis de Marigny confie à M. Soufflot la construction de son hôtel particulier, le fait nommer contrôleur des bâtiments du Roi et admettre dans la première classe de l'Académie royale d'architecture de Paris en 1749, puis décorer chevalier de l'ordre de Saint-Michel et nommer directeur de la manufacture des Gobelins. Il l'installe au poste d'architecte de la nouvelle église Sainte-Geneviève, commencée en 1757, et appelée Panthéon après la fin de sa construction en 1790, à partir de 1791. Avec ce magnifique ouvrage qui trône au sommet de la prestigieuse colline Sainte-Geneviève, cœur du quartier intellectuel et étudiant de Paris, M. Souffot allie ses connaissances dans les architectures anciennes gothique et antiques, et plus nouvelles (pierre armée …).

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Photographie de droite : « Péristyle, chapiteaux corinthiens. © Jean‐Pierre Delagarde ‐ Centre des monuments nationaux. »

C'est dans cet édifice que le Centre des monuments nationaux choisit de fêter le troisième centenaire de la naissance de Jacques-Germain Soufflot. Près de 150 œuvres sont présentées : peintures, sculptures, dessins, gravures, livres anciens, objets d’art, maquettes, provenant de grandes institutions françaises ainsi que de particuliers. L'exposition se termine par la maquette du chantier faite au XVIIIe siècle, et peut se poursuivre à travers une visite du Panthéon et notamment un parcours balisé conduisant à la crypte où se trouve la tombe de l'architecte où son corps repose depuis 1829.

Le Panthéon est un bâtiment remarquable. C'est de l'extérieur que je le trouve magnifique ; l'intérieur comprenant des peintures et sculptures des XIXe et XXe siècles qui jurent avec la grandeur et surtout la finesse du lieu. Sa silhouette de pierres, massive et élancée, et surtout son péristyle avec ses immenses colonnes et ses magnifiques chapiteaux corinthiens, sont un délice pour les yeux et pour l'âme.


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