- que la plupart des araignées ne se font pas piéger dans leur toile, car parmi les lignes de soie collante, elles tissent des lignes de soie sèche qu'elles sont seules à connaître. Étendons l’idée, allons plus loin dans la pensée, prolongeons-la, métaphorisons ensemble. Si on savait, si on pouvait tracer pour nous-mêmes, quelques lignes de vie personnelles et secrètes, formes de destins parallèles ou de détours existentiels, afin d’éviter les aléas, d’échapper aux galères, d’emprunter d’autres routes, d’esquiver les portes dans la gueule, d’empêcher les plaies et les couteaux qui ont envie d’y tourner, des lignes moins collantes et plus sèches, allégoriques, allez Go Rick, ça serait pas mal, non ? La parabole peut se placer sur un toit, apporter informations, enseignements ou programmes insipides, ou se placer sur le moi et emmener plus loin.
- que l'albatros est un oiseau capable de voler longtemps et sur de très grandes distances. Oui d’accord mais rapport à qui, par rapport à quoi ? Arsène Lupin aussi, par exemple. Les cumulus et les stratus également, vous me direz. Un albatros à tête grise, parti des îles de la Géorgie du Sud, a ainsi effectué en 46 jours seulement le tour du monde. Le record à la voile fut réalisé en 45 jours, en équipage et sur un trimaran. La comparaison est non avenue, l’albatros qui aurait vogué aurait peut-être pris l’eau et le bouillon, le trimaran volant n’aurait peut-être tenu que quelques secondes dans les cieux. Redescendons sur terre pour ne pas avoir l’air idiot lorsque la figure de style échoue sur un sable de réalité. La parabole peut se placer sur un toit, apporter informations, enseignements ou programmes insipides, ou se placer sur le moi et emmener plus loin.
- que le 16 octobre 1814, à Londres, dans la brasserie Meux's Brewery Co Ltd, une cuve de bière géante, contenant plus de 500 000 litres, céda de manière inexpliquée. Elle entraîna la rupture d'autres cuves, ce qui provoqua une inondation de 1,4 million de litres de bière qui causèrent la mort de 7 personnes par noyade, la plupart habitant des sous-sols à proximité. Si tu vis par la bière, tu périras par la bière en finissant dans la bière ? On eut pu décider de l’épitaphe post-mortem longue distance, mais les voisins buvaient peut-être, sans certitude aucune, mais ils n’en faisaient pas commerce, à ce qu’on sache. Alors ? Trop proche du houblon, l’anathème fait doublon ? On ne pousse pas le bouchon plus loin, on pourrait tout faire dire aux mots en accumulant les phrases. La parabole peut se placer sur un toit, apporter informations, enseignements ou programmes insipides, ou se placer sur le moi et emmener plus loin.
lundi 2 septembre 2013