Les éditions Bordas et Nathan (groupe Editis) ont annoncé pour cette rentrée que les manuels scolaires numériques, jusque-là réservés aux écoles et aux collectivités, allaient être disponibles dans le commerce. La raison invoquée ? Le taux d'équipements des foyers en connexion internet, en PC et en tablettes est croissant et surtout, il dépasse de loin celui de l'éducation nationale. La France est à la traîne des pays de l'OCDE dans le domaine de l'informatique scolaire. Résultat, la part de marché des livres numériques scolaires ne dépassent pas les 1 % en France, contre 25% aux USA et bientôt 100% en Corée du Sud en 2015 pour ne citer que ces deux pays.
La volonté des éditeurs français est clairement de « forcer » le marché, mais aussi de ne pas rater le train à grande vitesse qui déferle du monde anglo-saxon : les MOOC. Acronyme qui signifie « Massive Open Online Course «, les cours en ligne ouverts et massifs dans notre idiome.
Initiés par les grandes universités américaines comme le MIT depuis plus dix ans, les MOOC distillent des cours libres et des formations ouvertes et à distance en telé-enseignement à des milliers d'étudiants en même temps et dispersés géographiquement sur toute la planète. Le succès du concept des MOOC tient en quatre mots : accessibilité, disponibilité, flexibilité, universalité. Quatre qualificatifs qui font écho à notre civilisation connectée à internet, notre civilisation 2.0 qui change d'échelle à l'aune d'une globalisation de l'économie, de la relation sociale et de la connaissance partagée toujours largement dominée par les anglo-saxons. Wikipédia, encyclopédie collaborative, ouverte, multilingue et universelle n'est-elle pas devenue en 12 ans seulement la plus grande encyclopédie du monde avec plus de 21 millions d'articles en 270 langues partagés par 480 millions de lecteurs chaque mois...
L'éducation nationale française minée par des politicrates prédateurs et inconstants, des syndicats réactionnaires et conservateurs, devrait réagir au plus vite car demain, les enfants pourraient ne plus avoir besoin d'une structure aussi peu réactive pour apprendre. Les MOOC pourrait définitivement anéantir un mammouth qui a déjà un pied dans une tombe du cimetière des éléphants. Et réduire la culture française à un village gaulois. L’histoire va-t-elle se répéter ?