Hayao miyazaki : le génie prend sa retraite

Après plus de 30 ans de bons et loyaux services dans l’animation japonaise, le maître de l’anime raccroche. C’est ce qu’a fait savoir le réalisateur japonais en cette fin de semaine. L’occasion de revenir sur l’oeuvre (très complète) d’un papi d’aujourd’hui 72 ans.

Auteur de « seulement » 11 long-métrages, le Japonais Hayao Miyazaki s’est rapidement imposé comme le maître de l’animation japonaise. Chacun d’entre nous connaît ses plus gros succès – qu’il soit fan ou non de ce genre de cinéma – de Mon Voisin Totoro à Princesse Mononoke, du film Le Château Dans Le Ciel à Porco Rosso. Souvent comparé à Walt Disney, pionnier de l’animation, Hayao Miyazaki a su proposer des films qui conviennent autant aux petits qu’aux grands, ce qui fait sa force première. Des degrés de lecture différents, des personnages de toutes les générations, et surtout des histoires universelles et inter-générationnelles permettent d’expliquer son succès international.

Miyazaki a su, au fil des années, garder une certaine cohérence entre ses films, traitant à travers des histoires fictionnelles de grands thèmes : l’enfance (Le Voyage de Chiiro), l’écologie (Le Château Dans Le Ciel), la guerre, etc. Certains en sont même venus à confondre ses films. Même s’ils ont chacun un univers propre, on retrouve des similarités dans certains de ses films, soit entre les personnages (par exemple Pazu et Sheeta dans Le Château Dans Le Ciel, et Sophie et Hauru dans Le Château Ambulant) soit entre les univers. Le réalisateur explique d’ailleurs que les personnages qui lui viennent spontanément lorsqu’il écrit ses scénarios sont des adolescents.

Hayao Miyazaki effectue en général un travail de recherche d’invention extrêmement poussé pour chacun de ses films : véhicules, habitations, paysages, accessoires, décors, etc. Il a un goût prononcé pour les machines en tout genre : les robots dans Le Château Dans Le Ciel, le moeve dans Nausicaä de La Vallée Du Vent , les avions dans Porco Rosso et prochainement dans Le Vent Se Lève, son dernier film. Le réalisateur japonais a également un faible pour le surnaturel, comme on le voit dans Princesse Mononoke (le cerf de la forêt, les créatures magiques, etc.), Le Voyage de Chiiro (les spectres, le dragon) ou encore Mon Voisin Totoro.

Il faut avouer qu’un jour où l’autre, un réalisateur doit raccrocher, mais il faut cependant reconnaître que Miyazaki n’a pas decliné, ses films recevant presque toujours le même enthousiasme d’une année à l’autre. Au final, c’est plus d’une dizaine de films que nous a offert ce réalisateur, qui ont chacun reçu un succès monstre. Au fil du temps, le réalisateur s’est fait reconnaître du grand public aussi bien que de la critique, offrant des films riches et émouvants, ce qui lui a permis de populariser l’anime, genre que le grand public a encore du mal à aimer. Alors Hayao Miyazaki, merci, et bon vent.

Si Kaze Techinu (Le Vent Se Lève en français), son prochain et dernier film est sorti au Japon cet été, il n’a pas encore de sortie programmée en France : gageons que l’annonce de ce premier septembre devrait accélérer les choses.