Je ne vais pas bouder ma satisfaction, je suis depuis longtemps plutôt favorable à des accords entre MoDem et UDI. Je me doute bien que c'est aux élections européennes que cela pose le moins de problèmes puisqu'il n'y a pas de second tour et donc de délicate question des alliances à résoudre.
Pour autant, il ne suffit pas de dire que nous avons le même code génétique sur l'Europe pour décider de nous allier.
Ce que nous avons en commun avec l'UDI c'est estimer que l'Europe est le destin commun des peuples européens. Je pense aussi que nous sommes favorables de part et d'autre au fédéralisme. Mais quel fédéralisme ? Voilà où des clarifications s'imposent. A titre personnel, je suis convaincu que l'Europe ne peut pas continuer dans le mauvais sillon où elle a embourbé sa charrue.
Il est impossible de continuer à construire l'Europe contre les peuples, ou, dans le moins pire des cas, sans leur avis.
Pour cette raison, le fer de lance de l'action politique pour les Européens que nous sommes doit être de réclamer une transparence sans condition. Il n'y a pas d'autre alternative pour notre démocratie européenne. Or, nous savons très bien que cette transparence entre frontalement en opposition avec les mauvaises habitudes des chefs d'État et de leurs gouvernements de même qu'avec celles des bureaucrates et commissaires.
Il ne peut pas y avoir de compromis sur un sujet aussi grave. L'UDI est-elle prête à renverser la table ? J'espère, en tout cas, que le MoDem fera campagne avec le reste de l'ADLE sur cette ligne-là. Il restera ensuite à être clair sur la dose de protectionnisme que nous tolérons, sur ce que permet ou non la concurrence libre et non faussée en Europe et comment la définir et, enfin, sur les relations que nous avons avec tous les autres grands ensembles économiques (USA, Chine, pays émergents en particulier).
Donc, un accord MoDem/UDI, pourquoi pas, mais trêve de déclarations, travaillons d'abord sur un programme commun et allions-nous seulement ensuite.