Le jeûne intermittent permet de perdre du poids et d’améliorer son état de santé.
Un jeûne intermittent peut être bénéfique s’il ne sert pas à compenser les excès des autres jours… Un article paru dans CMAJ, le journal de la Canadian Medical Association, fait le point sur la question (1).
Différentes recherches ont montré les bénéfices physiologiques du jeûne, par exemple chez les Mormons. Le jeûne intermittent, aussi pratiqué par nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, limite le risque de maladies cardio-vasculaires et de diabète.
L’équipe de Mark Mattson, chercheur au National Institute of Aging du NIH, a mené différents travaux sur le jeûne et la restriction calorique. Dans l’une d’entre elles, des adultes en surpoids avec un asthme modéré ont consommé 20 % de leur apport calorique certains jours, en alternance avec des journées où ils mangeaient normalement. Les participants ont ainsi perdu 8 % de leur poids initial en 8 semaines. De plus, les marqueurs de stress oxydatif et de l’inflammation avaient diminué et les symptômes liés à l’asthme se sont améliorés (2). Le jeûne pourrait donc réduire le stress oxydatif subi par l’organisme.
Pour Mark Mattson, il existe des similarités dans la manière dont les cellules répondent au stress lors d’un exercice physique et lors d’un jeûne intermittent. Pendant une période de jeûne, l’organisme doit puiser dans ses réserves de graisses pour trouver de l’énergie. Des corps cétoniques, provenant des acides gras, sont libérés dans le sang et utilisés par le cerveau, en l’absence de glucose disponible.
Chez la souris, d’autres résultats ont montré les bienfaits du jeûne. Récemment, des travaux publiés en ligne dans PLoS One montrent que le jeûne intermittent améliore les fonctions cognitives chez la souris (3). Le jeûne atténuerait le vieillissement du cerveau et protègerait la mémoire et les fonctions d’apprentissage. En effet, en luttant contre le stress oxydatif, le jeûne peut prévenir le vieillissement.
Le jeûne intermittent peut être pratiqué de multiples manières, par exemple s’alimenter uniquement dans une « fenêtre de 6 à 8 heures », ce qui revient en pratique à sauter un repas tous les jours (méthode adoptée par de nombreux chercheurs qui travaillent sur la restriction calorique), ou encore éviter de manger un jour par semaine, par exemple de 19h à 19h le lendemain.
Note : seuls les commentaires à caractère scientifique sont publiés à la suite des articles sur le jeûne. Les commentaires d’inspiration religieuse ne le sont pas.
Sources
(1) Collier R. Intermittent fasting: the science of going without. CMAJ. 2013 Jun 11;185(9):E363-4. doi: 10.1503/cmaj.109-4451. Epub 2013 Apr 8.
(2) Johnson JB, Summer W, Cutler RG, Martin B, Hyun DH, Dixit VD, Pearson M, Nassar M, Telljohann R, Maudsley S, Carlson O, John S, Laub DR, Mattson MP. Alternate day calorie restriction improves clinical findings and reduces markers of oxidative stress and inflammation in overweight adults with moderate asthma. Free Radic Biol Med. 2007 Mar 1;42(5):665-74. Epub 2006 Dec 14.
(3) Li L, Wang Z, Zuo Z. Chronic intermittent fasting improves cognitive functions and brain structures in mice. PLoS One. 2013 Jun 3;8(6):e66069. doi: 10.1371/journal.pone.0066069. Print 2013.