A l’écoute de ce nom d’artiste, ma première idée a été celle d’un gros baraqué, sûrement sorti de prison et gardant son code de cellule à jamais gravé dans sa mémoire. Puis mon âme d’enfant m’a rappelé à l’ordre, et là, lumière : B612, c’est l’astéroïde, le Petit Prince, petit personnage blond et rêveur, évoluant dans un monde doux mais rempli de vérités cachées sous des expressions enfantines. Le Petit Prince. Que celui qui après avoir lu ce livre, ne s’est pas, lui aussi reconnu dans ce personnage me fasse le premier Tag.
Et si ce n’est pas un petit blondinet que j’interroge, la réalité est tout aussi surprenante. Je me retrouve face à Lili, une artiste dans l’âme, issue d’une famille de peintres ; et surement née avec un pinceau dans les mains. Le Petit Prince, c’est son univers, son monde, dans lequel elle peut s’exprimer, évoluer et laisser s’épanouir sa touche poétique et rêveuse. Rêveuse, à tel point qu’on se laisse glisser avec elle dans son univers fait de thé aux épices, de café corsé, d’encre de chine, et d’aquarelles colorées. Rêveuse, mais pas lunatique, B612 a les pieds sur Terre.
Car dans un univers artistique ou Graff’ ne rime pas forcément avec féminité, il faut savoir se faire un nom. Et ça, elle l’avait bien compris. Etre une créatrice au milieu de StreetArtists et autres graffeurs pour elle ce n’est clairement pas un problème, au contraire cette poète des temps modernes cache une force de caractère et une bonne humeur qui proviennent indéniablement du milieu où elle a grandi : C’est en s’inspirant de cet univers d’art libre et sans limites tout en imposant une certaine poésie à cet art masculin, qu’elle réussi à se démarquer et à devenir celle qu’elle est aujourd’hui : Une artiste qui explose de créativité, et d’idées.
Et des idées, elle en a beaucoup. Elle aime travailler sur tous les supports et éviter les toiles, et autres feuilles de papier, elle refuse de s’enfermer dans un style et préfère évoluer dans un univers qu’elle renouvelle quand l’envie la surprend. Un de ces superbes travaux représentant son oiseau fétiche, le colibri, basé sur le thème du pointissime où la patience et le souci du détail égale la créativité et la beauté de l’art, atteste de sa détermination et de son génie artistique.
Au moment de prendre ses coordonnées, j’aperçois justement un colibri joliment cousu sur sa pochette. Le colibri. A l’évocation de cet oiseau au grand cœur, B612 esquisse un sourire. Qu’il soit soigneusement cousu sur un coussin, ou dessiné sur une aquarelle, le colibri c’est son oiseau. Son astéroïde. Et soudain, cher lecteur, j’entends la voix du Petit Prince qui me parle du Monde de Lili. Enfin, je prends conscience de toute l’étendue de l’univers de B612 : B612, cher lecteur c’est la force d’un battement d’aile de colibri, dans la douce senteur d’un thé aux épices.