Au bout de tant et tant d'écriture, brûler tous les ponts, trouver un plus, un encore, un autrement.
Tous ces efforts que j'ai du produire pour écrire et publier ces quelques textes m'ont masqué une réalité dont je m'efforçai sans doute de détourner les yeux : la littérature ne possède plus aucune énergie transformatrice, plus de jus artistique, plus de capacité à ouvrir des mondes. Les débats qui l'animent sont stériles, les industries qui la produisent sont inanes, les hommes qui l'incarnent sont devenus risibles.
Au fond la société des loisirs a donné assez de temps au quidam pour que celui-ci se mette en tête de devenir écrivain. "Tous écrivains !". On y est. Où le rare, où le libératoire, où le dehors ? La littérature n'est plus qu'un vaste vide-grenier où chacun expose ses intimités dépareillées ; l'usure, partout.
Renvoyé le raz d'eau de la littérature ; je suis en quête d'autre chose. Là où subsiste encore du risque, du sauvage, du possible.
Là où mes pas me portent - m'ont toujours portés.
Dehors.