Les astronautes de la station spatiale internationale (ISS) sont actuellement en train de tester un nouveau système de propulsion qui ne requiert pas de gaz de propulsion. L’intérêt est évidemment de remplacer le moyen classique de propulser quoi que ce soit, qui demande du carburant ; c’est lourd et cher à envoyer en orbite.
Cette technologie de propulsion développée à l’université de Marlyland se nomme Resonant Inductive Near-field Generation System (RINGS). On utilise dans le cadre de cette technologie des champs magnétiques pour faire mouvoir le vaisseau. Cela permettra un vol de formation de satellites plus pratique. Le vol en formation de petits satellites est un moyen plus efficace de réaliser des tâches données avec plusieurs petits satellites plutôt qu’un gros. Le principe de base ressemble à ce qui est utilisé en astronomie avec les antennes au sol (par exemple, le VLT au Chili).
La technique de vol en formation serait bien plus réalisable si l'on n’avait pas à utiliser de carburant pour placer correctement tous ces satellites. Par ailleurs, l’utilisation de fusées peut provoquer des difficultés si un satellite se retrouve dans le jet de propulsion d’un autre (déplacement inopportun et souillure et dégradation des instruments par la chaleur et la lumière)…
Le vol en formation électromagnétique — Electromagnetic formation flight (EMFF) — représente donc une alternative très intéressante. On utilise une combinaison d’aimants (électromagnétisme) et de volants de réaction afin de modifier le mouvement et la position des satellites, sans qu’une seule tuyère propulsive ne soit utilisée ! Un satellite peut modifier sa polarité et ainsi attirer ou repousser un autre (mutuellement, loi de la réaction de Newton oblige) sans modifier le centre de gravité de la formation complète.
Lorsque l’EMFF sera complètement au point, on pourra en tirer de nombreuses applications, comme les interféromètres, les télescopes spatiaux (chaque satellite emportant une section de miroir), la gravitation artificielle, un écran magnétique contre les rayonnements spatiaux (vent solaire) et nettoyage de débris en envoyant ces derniers dans une trajectoire plus sûre. Le souci actuel est que la technologie EMFF nécessite des câbles supraconducteurs, des volants très réactifs, un refroidissement cryogénique et autres techniques de pointe.
Le prototype a été envoyé vers l’ISS dans le vaisseau japonais HTV-4. On avait réalisé de nombreux essais en simulateurs (vols paraboliques par exemple) et il faut maintenant des essais plus complets, à très faible gravité. On va également tester une technologie de recharge (de l’énergie de satellites) à distance.