Arctic Monkeys - Why'd you only call me when you're high ?
Et si la musique nuisait à la santé ? Pas sous sa forme bruitiste hein, amis acouphénistes on s’entend. Je parle de santé mentale, d’humeur structurante. Et si certaines musiques favorisaient les comportements à risque ? Et si quelques titres, diffusés à un moment précis, avaient le pouvoir de tout foutre en l’air ?
Combien d’hommes et de femmes ont procréé à cause d’Hotel California ? (Oui les 6’’30 et le solo double-guitare sont fichés rouge dans les planning-familiaux). La musique a un pouvoir hypnotique et galvanisant, tous les dictateurs savent ça. C’est l’histoire d’un homme qui hésite à rentrer chez lui. Et puis The look de Metronomy passe un peu fort dans le bar. Il lève les bras, reboit un verre, puis deux. Essuie une déconvenue. Et finit à trois heures dans le décor. C’est l’histoire d’un sale coup de téléphone. Et au lieu de se coucher elle tombe sur son Otis Redding à la radio. Et bam. C’est une histoire universelle : autant de bombes à retardements, toutes ces chansons qui retiennent dans leur solfège l’essence de votre nostalgie. Vous auriez pu vivre en silence, vous coucher peinard. Mais non. En voiture, dans un car, dans un bar, en soirée, seul face à vos disques, vous finirez par tomber sur ce morceau. Si beau, si triste. Si...mélancolique. Ce sera Donovan, Ub 40, les Beatles, Tricky, Marvin Gaye, Compay Segundo … que sais-je ? Le rayon reste à inventer.
Et puis à ce moment, quand vous tomberez dessus, ce morceau n’existera que pour vous. Aussi délirant que cela puisse paraître, vous serez persuadé(e) que Sweet Surrender a été composé pour vous. Ou qu’Aznavour attendait votre histoire. Toute la force d’un morceau toxique. L’erreur serait de s’en convaincre. D’agir en conséquence. De composer le numéro interdit. Toutes ces chansons sont de géniales capsules. Mais votre vie dépasse largement quatre minutes d’intenses accords et paroles raccords. Ca déborde, foi de mélomane. Et d'Arctic Monkeys.