L’or est-il un investissement rentable?

Publié le 11 février 2013 par Questions Capitales

Le 16 janvier dernier, en Australie, un prospecteur amateur a fait une découverte étonnante. Muni d’un détecteur de métaux, il a en effet mis à jour une énorme pépite d’or de cinq kilos, enfouie à soixante centimètres de profondeur. Même si la chance de dénicher un tel trésor en Belgique paraît infime, nous sommes en droit de nous interroger sur la pertinence d’investir dans l’or. Une question qui en amène d’autres : que faut-il acheter (des bijoux, des pièces, de l’or papier) et dans quelle proportion?

Mode d’emploi

Actuellement, une once d’or vaut environ 1700 dollars, ce qui porte le cours du lingot d’un kilo – l’équivalent en taille d’un Iphone – à plus de 44.000 euros. Notez qu’il existe également des lingots de cent et cinq cents grammes. Si vous préférez les pièces d’or, veillez à n’acheter que des pièces entrant dans la catégorie de l’or ‘investissement’. Sont généralement considérées comme pièces d’investissement les pièces d’une pureté égale ou supérieure à 900 millièmes, frappées après 1800, ayant ou ayant eu cours légal dans leur pays d’origine et vendues à un prix n’excédant pas 80 pour cent de la valeur de l’or qu’elles contiennent. Ces 80 pour cent représentent la prime, c’est-à-dire la différence entre le prix de vente de la pièce et le prix de l’or qu’elle contient.

Si, en matière d’investissement, l’or physique est synonyme de sécurité, il ne présente pas que des avantages (risque de vol, nécessité de le stocker, coût de location d’un coffre pouvant aller de 50 à 200 euros par an). C’est pourquoi de nombreux investisseurs privilégient l’or papier que l’on trouve principalement sous la forme d’actions de mines d’or et de fonds indiciels liés aux fluctuations du cours de l’or, appelés trackers ou ETF (Exchange Traded Funds).

Comme nous venons de l’indiquer, les trackers sont des fonds indiciels cotés en bourse et indexés sur le cours de l’or. Les trackers sont soumis à des frais de gestion, lesquels sont cependant moins élevés que pour les fonds d’investissement classiques. Exemple : l’entreprise britannique ETF Securities, un des principaux fournisseurs d’ETF au monde et qui possède plus d’or que la vénérable Banque d’Angleterre, affiche des frais de gestion de 0,39 pour cent par an.

Si vous possédez des actions de mines d’or, d’autres critères que le simple cours de l’or entrent en ligne de compte. Nous nous trouvons dans un système spéculatif classique avec ses avantages, mais également ses inconvénients. Les cours sont, par définition, volatiles et tributaires de nombreux facteurs (santé financière de la société, tenue générale de la bourse, grèves, etc.). En revanche, les dividendes distribués peuvent être très attractifs.

Evolution du prix de l’or

Au cours de la décennie écoulée, le prix de l’or a pratiquement été multiplié par six. Une constatation générale s’impose : contrairement à la plupart des valeurs, le cours du métal jaune flambe en période de crise économique et financière.

De nombreux spécialistes insistent sur l’interaction entre le cours de l’or et les fluctuations monétaires, notamment l’inflation. C’est ainsi notamment que, fin 2012, l’annonce des Etats-Unis de faire fonctionner la planche à billets aurait littéralement boosté les ventes d’or. Selon d’autres sources, telles la banque d’affaires Merrill Lynch, le lien entre le prix de l’or et l’inflation serait loin d’être établi. La société de gestion de patrimoine américaine GMO attribue principalement la flambée des cours de l’or durant la décennie écoulée à la demande accrue émanant de certains pays émergents d’Asie.

Une chose est sûre : la hausse des prix de l’or n’est pas un phénomène perpétuel. Après l’augmentation observée à la fin des années septante, il a fallu attendre vingt-cinq ans pour que l’or affiche à nouveau des valeurs réalistes. C’est pourquoi les spécialistes conseillent généralement de ne pas investir plus de cinq à dix pour cent de votre portefeuille en or.