Magazine Bourse

Les investissements du conscient et de l’inconscient

Publié le 31 août 2013 par Chroom

Subliminal: How Your Unconscious Mind Rules Your BehaviorJ’ai récemment fini un livre (vulgarisé) sur les neurosciences et l’activité subliminale du cerveau. En deux mots, la plupart des décisions que nous prenons, et croyons prendre de façon délibérée, sont en réalité préprogrammées et prévisibles (on est aujourd’hui capable de déceler avec un scanner le moment où se prend une décision et c’est toujours avant d’en avoir conscience). Quelle leçon de modestie et d’humilité ! Les philosophes se mêlent maintenant à la discussion pour déterminer ce qui représente le libre-arbitre réel de l’être humain, mais là n’est pas le point de cette intervention. Ce qui me semble intéressant est d’avoir ici une confirmation de ce que la finance comportementale nous a appris dans les 10 dernières années: nous prenons des décisions irrationnelles, illogiques, contradictoires, sommes plus sensibles aux pertes qu’aux gains, sommes influencés par de nombreux facteurs qui n’ont rien à voir dans une approche économique, Bref, nous sommes des animaux qui sommes tout, sauf bien équipés pour faires des investissements financiers !

Voilà qui pour nous investisseurs privés est très décourageant. D’autant plus que nous l’on sait aussi qu’une décision de groupe est toujours plus ‘juste’ (dans le sens rationnelle et conséquente) qu’une décision individuelle (où le subjectif a trop de poids car non soumis à un regard critique). Décidément, je ne vous remonte pas le moral….mais lisez la suite: En fait ce que nous apprend la finance comportementale est que notre cerveau (lisez : notre histoire, nos émotions, notre passé,…) vient déranger des réflexions qui se devraient rationnelles. Nous avons bien choisi une politique d’investissement, mais celle-ci est soumise aux affres de nos ‘humeurs’. En d’autres termes ce n’est pas tant la politique d’investissement qui compte que de la suivre de manière disciplinée, systématique, obsessionnelle ai-je envie de dire. Si vous pensez que le trading à haute fréquence est le meilleur moyen de faire de l’argent, alors faites-le et ne changez pas de politique. Non seulement cela évitera la subjectivité des décisions (en partie) mais surtout vous acquérez aussi de l’expérience.

C’est pour toutes ces raisons que la poursuite de dividendes élevés est probablement pour l’investisseur individuel et privé une excellente politique : le cadre est clair (pas d’actions avec moins de x% de dividendes), facile à implémenter, facile de s’y accrocher (il existe quand même un choix relativement important d’actions avec des dividendes élevés et dont le track record est bon). On peut bien sûr se mentir à soi-même mais la déviation est difficile face à des critères si clairs et transparents.

Il y a certainement des professionnels (ou non) de l’investissement qui font mieux que de poursuivre les dividendes en termes de rendement à long terme. Mais le compromis dans l’équation temps investi + sécurité + aisance de la politique d’investissement + élimination de la subjectivité = rendement la politique des dividendes élevés est certainement la meilleure que l’on puisse suivre.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Chroom 366 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte