REVIEW - L'été semble s'achever petit à petit. Mais pas question pour les festivaliers de rester enfermés. Spartiates aux pieds, programme dans la main, c'est parti pour Rock en Seine. Le soleil cogne dur en ce vendredi...
16H30, la fourmilière est plutôt calme, dispersée équitablement dans le parc de St Cloud. On se repose devant Savages, l'énergie est ardente, on croirait Patti Smith quelques années plus tôt, les cheveux cours. C'est un rock brut assez bordélique qui envoie une bonne dose de sincérité.On sirote un vent de chaleur dans l'herbe avant de s'engloutir direction Belle & Sebastian. De nombreux fidèles sont présents, tous les âges sont représentés. Il est 17h et l'atmosphère reste détendue. On sent que certains sont incroyablement satisfait de la prestation de B&B, ça danse par-cipar-là, ça s'embrasse et roucoule. Il faut dire que le groupe sait instaurer un climat adéquat. Une gamme de grands musiciens chauffe la scène, une section cuivre qui enivre chaleureusement ce pop-folk qui n'a pas vieilli. On apprend qu'un nouvel album sortira aujourd'hui (une compile de face B). Ça carbure allègrement, le temps musical est idéal pour une sieste au soleil.
Changement d'ambiance avec Tomahawk sur la scène de la cascade. Le public est stupéfait, on voit des visages amusés, d'autres dérangés et surtout des visages épatés. Ça rigole pas avec Tomahawk, les infrabasses sont telles qu'elles font vibrer notre corps tout entier. Anésthésie générale. Le rythme soutenu fait monter la tension. C'est un métal saccadé agrémenté d'effets électriques qui pénètre à l’intérieur de nos membres. Grand respect pour les musiciens qui font preuve d'une aisance à vous couper le souffle.
Pendant ce temps, la grande scène prépare Tame Impala. Je jette un œil à Johnny Maar qui semble procurer une vague estivale sur la scène de l'industrie. En effet, ça se dandine tout doucement sur une atmosphère rockin' surf.
Un nuage de poussière se dégage du sol, il faut en bouffer un paquet pour rejoindre la grande scène. Une foule monstre s'est agglutinée devant Tame Impala, il est 19h passé, on se noie dans la frénésie planante des guitares. La voix, le look, les écrans, une petite sensation de se retrouver dans les années 60 ?
A peine le concert se termine que beaucoup se précipite à la scène de la cascade pour ne pas rater une seule note de Alt-J. Le son est bien lourd, le soleil commence à s'échapper, l'air se rafraîchi tranquillement. Et le public savoure. Encore un de ses groupes lent et agréable mais qui ne retient pas mon attention. Je décide alors de découvrir la scène Pressino Live ou j'apprends que Diiv a été remplacé par Balthazar qui semble ravir la plupart d'entre nous. Le groupe nous invite dans leur humilité grâce à l'harmonie générale. C'est un folk-rock renforcé par un ensemble de cuivre et le doux grincement du violon. On profite de cet instant de légèreté pour se ressourcer avant les tant attendus Franz Ferdinand.
20h45, la foule s'est entassé devant la grande scène. La nuit s'installe progressivement quand le son des guitares retenti. Le public jubile. Directement les milliers de spectateurs se voient retourner quelques années en arrière. L'adolescence ressurgie de toute ses forces. Franz Ferdinand envoi du très gros. Ils savent retourner une foule en 2 accords. Tout le monde danse, les visages rayonnent. Le groupe nous fait goûter quelques nouveaux morceaux noyés dans un mélange parfait avec les trois précédents. "Take me Out", "Do you Want to", "Dark of the Matinee", "This Fire"…La tension est à son comble. Comme à leur habitude, les Franz maîtrisent la scène avec grâce et dignité.
C'est au tour de Kendrick Lamar de poser son show. Les fans sont au rendez-vous, un peu de hip hop ricain nous fait le plus grand bien. Mais en plein concert, le rideau est tombé. Plus aucun son, les musiciens s'entendent en retour, la façade reste silencieuse. On les voit continuer dans leur lancé, le public commence à s'agiter, ça crie de tous les coins. Les techniciens sont en pleine panique. Le problème est réglé un quart d'heure après l'incident. Et c'est avec joie et respect que les spectateurs accueillent l'artiste de nouveau. Le show aura finalement convaincue plus d'un.
Le dilemme se faisant entre Paul Kalkbrenner et Hanni El Khatib, c'est inconsciemment que je me retrouve entraîné du coté de la grande scène. Il est 23h, l'air est toujours chaud. On assiste à une énergie commune. Paul K balance du lourd. La plaine bascule vers une gigantesque piste de danse ou chacun s'y retrouve. Rein de surprenant pourtant pendant l'écoute de son set. On se laisse envahir des sons pour terminer cette journée sur une note d'électro.