Frano Petrusa raconte dans cet album sa propre histoire, son retour dans la ville de son adolescence, à Mostar, vingt ans après son départ précipité. Il constate que rien n'a changé, tout est plus ou moins réparé, cicatrisé. Seules les ruines de son vieux lycée technique permettent de se souvenir qu'il y a bien eu une guerre dans ces lieux de toute beauté...
Lorsque l'on recherche sur le net des images associées au nom de Mostar, c'est sur son magnifique pont emblématique que l'on tombe, détruit pendant la guerre de Bosnie, puis reconstruit, et d'où de jeunes intrépides s'élancent de nouveau pour plonger, devant les yeux éblouis des touristes.
Frano le croate s'était fait des amis à Mostar, un serbe et une bosniaque mais il y a toujours comme il le dit... des imbéciles fanatiques "pour t'expliquer, pour te rappeler, à quel point nous sommes différents."
Je lis beaucoup de BD, j'en emprunte régulièrement en bibli, mais assez peu emportent mon adhésion. Je ne parle ici que de mes heureuses découvertes. Meilleurs voeux de Mostar en est une. Les dessins sont réussis, les cases s'enchainent de manière dynamique, et à la fin de notre lecture, on a le sentiment d'avoir compris et appris. Que demander de plus ?
Editions Dargaud - 14.99€ - Septembre 2012