C’était un jour de pluies, fines, mais qui n’empêcheraient pas le spectacle. Après la pluie, il fallait sécher le tapis de danse. Le régisseur s’y est mis, bien sûr, mais Raphaëlle Delaunay aussi, utilisant son sweat-shirt, à quatre pattes ou debout !
« Debout ! », c’est d’ailleurs le titre du spectacle. Quelques phrases avec lesquelles elle nous fait entrer dans son travail personnel, son parcours de danseuse : Ballet de l’Opéra, Pina Bausch, Jiri Kilian et d’autres jusqu’au hip hop. Jamais tout à fait à sa place, toujours cherchant le geste qui la fera aller plus loin, au-delà d’elle-même peut-être. Et ces gestes n’illustrent pas son propos : elle les répète comme on construit une phrase, un poème, les bras qui se croisent, les pieds qui glissent, les chutes qu’elle marque et dont elle se relève, le mur qui la bloque, sur lequel elle s’appuie, et la main qui invite, la main qui offre.
Je repense au solo de Cédric Andrieux, vu fin 2011 au Théâtre de la Cité Internationale. Est-ce parce que Raphaëlle Delaunay est une femme qu’elle aborde son parcours en le rattachant plus à sa vie sociale, ou à cause de la couleur de sa peau (la couleur chair, à l’Opéra, était plutôt rose…), ou simplement parce qu’elle ne fait pas de sa danse un but en soi ? Peut-être n’accepte-t-elle pas, tout simplement, la dichotomie entre le gigot et la salade…
J'ai vu ce spectacle à Bercy Village, dans le cadre de Paris Quartier d'Eté.