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I have a dream

Publié le 30 avril 2008 par Chondre

J’ai fait un rêve ce week-end. J’errais dans les rues d’un petit village bourguignon. J’étais transparent. Personne ne pouvait me voir. Je me suis approché du grand portail en bois de notre maison. Mon père était dans le jardin. Il avait vieilli et regardait dans ma direction. Il semblait triste et fatigué. J’ai soudain été pris de violents maux de tête. Mon escapade provinciale nocturne m’a déclenché une migraine. Je me suis réveillé, ai planté une aiguille dans la cuisse pour calmer la douleur et me suis rendormi comme un bébé.

Je n’ai pas parlé de ce rêve à Snooze car mon mari se transforme facilement en psychanalyste visqueux. Il m’aurait certainement rabâché une nouvelle fois qu’il était primordial que je règle mes comptes avec mon père et que, tant que je ne lui aurais pas balancé en pleine gueule l’ensemble de mes reproches, il continuerait à me hanter comme un fantôme. Snooze est persuadé qu’il est impossible de garder pour soi certaines aigreurs. Il pense qu’un jour ou l’autre, les ressentiments explosent en pleine figure et qu’il est difficile de s’en remettre. Son approche est à la fois naïve et simpliste. Je ne suis pas de cet avis. Tout dépend de l’individu. Mon ami Eric en est le parfait exemple. Il devait gérer à l’époque la disparition de ses parents, l’absence de son frère et l’inconstance d’une sœur à moitié dingue. Il n’a jamais fait transparaitre le moindre sentiment et semblait parfaitement porter sa croix.

J’ai ensuite pensé au moment ou le notaire allait m’annoncer sa disparition. Je suis intimement convaincu que cette nouvelle ne m’atteindra pas. Je l’ai fait disparaitre de ma vie et le considère comme mort depuis de nombreuses années. J’aurais certainement plus de mal à affronter le regard culpabilisant d’une marâtre qui a tout fait pour me rayer de sa vie. On me reproche souvent d’être manichéen et de ne pas donner de seconde chance. C’est vrai avec mes amis. Je suis souvent froid et j’agis de façon chirurgicale en coupant la branche avant que l’arbre ne pourrisse. Je reviens rarement en arrière après avoir été déçu, même une seule fois. Je lui ai donné plus de vingt cinq longues années pour qu’il me prouve qu’il m’aime. Il n’a jamais saisi sa chance.

J’ai curieusement failli céder il y a quelques mois. Nous habitions encore dans notre ancien appartement et il avait frappé à notre porte sans prévenir. Snooze était seul. Il lui a expliqué pourquoi je ne souhaitais plus avoir de contact avec lui et lui a annoncé qu’il était en couple avec moi depuis de très nombreuses années. Le choc fut douloureux. Il a pleuré. En quittant notre domicile, il a fait promettre à Snooze de lui envoyer de mes nouvelles. Alors que je recevais fréquemment une lettre de sa part qui terminait sans être ouverte au fond de la poubelle (à déchets recyclables), je n’ai plus aucun signe depuis l’annonce de mon homosexualité. Pas facile d’avoir engendré un amateur de bite(s).

Fin de l’histoire.

Cette nuit, j’ai rêvé que je me promenais nu dans un champ de barpapapas roses en compagnie du m&ms rouge et du m&m’s jaune. C’était bien.


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