Généralement considérée comme une affection bénigne et sans conséquences, la migraine-qui touche 10 à 15% d’entre nous- peut pourtant modifier de façon permanente la structure du cerveau. Ces effets à long terme, révélés par des neuroscientifiques de l’Université de Copenhague sont révélés dans l’édition du 28 Août de Neurology, la revue de l’American Academy of Neurology.
C’est une méta-analyse de 6 études épidémiologiques et 13 études cliniques qui identifie ce risque accru d’altérations cérébrales. Si les chercheurs comptent encore clarifier ces altérations pour comprendre comment elles peuvent influencer le fonctionnement du cerveau et tenter de réduire la fréquence des crises, ils démontrent ici le risque de lésions cérébrales, d’anomalies de la substance blanche et de modification du volume cérébral en comparaison de personnes sans migraine.
Leur analyse montre que,
· la migraine avec aura augmente le risque
- de lésions cérébrales dans la substance blanche de 68% (OR 1,68 IC :95% de 1,07 à 2,65)
- d’accident ischémique cérébral de 44% (vs sans aura)
· la migraine sans aura augmente le risque de lésions cérébrales dans la substance blanche de 34%
· L’association est donc plus forte chez les personnes atteintes de migraine avec aura.
A ce stade, les conséquences de ces altérations qui touchent principalement la substance blanche du cerveau, ne sont pas identifiées.
Rappelons enfin cette étude, publiée récemment dans la revue PLoS ONE, qui montrait que le réseau des artères qui apportent le flux sanguin vers le cerveau est plus susceptible d’être incomplet chez les migraineux. Bref une recherche dynamique sur la migraine qui permet de mieux comprendre le processus sous-jacent aux crises et d’avancer vers de possibles biomarqueurs de la maladie.
Source: Neurology August 28, 2013, doi: 10.1212/WNL.0b013e3182a6cb32 Migraine and structural changes in the brain