Crédit photo: Rob Web/FlickR
Les caractères thaï sont très jolis, c'est indéniable. Ils donnent à de vulgaires panneaux publicitaires un air exotique et étrange.
Apprendre à le lier et, pire, à l'écrite, est tout de suite moins exaltant.
Dire que je me réjouissais d'apprendre que les thaï utilisent un alphabet et non des idéogramme à la chinoise... C'était sans compter sur les règles étranges qui régissent une écriture millénaire... Comme souvent, l'oral a plus évolué que l'écrit, qui garde de fortes traces de l'origine des mots dans leur ortographe (c.f... le français par exemple).
Comme là-dessus il faut trouver un moyen de mettre les "tons" sur le papier, on se retrouve avec pus d'une cinquantaine de signes différents (suivant si on compte les caractères tombés en désuétude, les marques de ton ou de voyelles).
Je ne vais pas essayer de vous apprendre à lire thaï, mais quelques exemples vous éclaireront peut-être sur cette langue si différente.
D'abord, les voyelles: pour chaque son, il y a presque toujours plusieurs lettres. Par exemple, le son "t" peut être écrit avec les lettres suivantes:
Pour savoir lequel, ils faut connaitre l'ortographe du mot. Donc, lire n'est pas si difficile à condition qu'on se souvienne de la multitude de caractères, mais écrire est une autre paire de manche.
Là où la lecture se complique, c'est quand les thai décide de faire compliqué au lieu de faire simple.
Quatre écueils majeurs pour nous, pauvres étrangers.
1 - La similitude apparente de certains caractères:
2 - L'utilisation de polices qui parfois sont très loin de l'original (et ressemble beaucoup trop à nos lettres pour qu'on ne se fasse pas avoir). Voilà la même expression "song wan" (deux jours) avec des polices différentes:
3 - Et comme vous l'aurez remarqué sur l'exemple précédent, il y a bien deux mots, mais pas d'espace. Seul un point marquera la fin de la phrase. Pour le reste, c'est débrouillez-vous à découper les morceaux comme vous pouvez...
4 - Enfin, "last but not least", les voyelles. Globalement, ça parait être fait en dépit du bon sens. Déjà, il y en a une bonne partie qu'on écrit pas, il "suffit" de connaitre les combinaisons de consonnes. Exemple: "s" et "w", on rajoute un "a" au milieu...
Et puis il y a les voyelles qui s'écrivent là où on les prononce pas...
Par exemple:
C'est le prénom "Nuch" (ça me rappelle quelque chose)... Hé bien le "u" est le petit bidule sous la première lettre.
Mieux, "hotel", se dit "roong-rèèm" et s'écrit:
Si on décompose "lettre par lettre"dans l'ordre, on écrit:
oo-r-ng - èè-r-m
Parfois, des sons composés de différents voyelles "entourent" complètement la consonne. Comme pour "rua":
Où le caractère de centre est le "r" et le son "ua" créé à partir de "è" (à gauche), "uu" (en haut) et "o" (à droite).
Bref, je me galère bien comme il faut.
Ceci dit, c'est parfois assez pratique de pouvoir déchiffrer une ou deux choses. Même péniblement.
Lire les panneaux routiers depuis le taxi, c'est pas la peine, a peine la première syllabe lue, on est déjà passés... mais vérifier que le ticket de bus va bien là où on veut ou savoir qu'on ne rentre pas par la sortie, c'est plutôt utile.