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Jonas Jonasson – Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire

Par Yvantilleuil

Jonas Jonasson - Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire"Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire" est le premier roman du Suédois Jonas Jonasson. Le « vieux » dont il est question est Allan Karsson, un centenaire qui s’enfuit de sa maison de retraite et dont on suit l’aventure rocambolesque durant 500 pages.

"Le centenaire se mit en route sur ses chaussons-pisse (on les appelle comme ça parce que les hommes d’un certain âge ont du mal à faire pipi plus loin que le bout de leurs chaussons)."

Le lecteur a donc tout d’abord droit à un mélange de polar et de road-movie qui relate la folle cavale d’un papy qui, à défaut de souffler ses cents bougies, se retrouve embarqué dans un périple qui traverse la Suède avant de terminer à Bali.

"Il se dit qu’il avait eu bien tort de penser à mourir quand il était encore à la maison de retraite. Parce que, même perclus de rhumatismes, c’était beaucoup plus rigolo d’être en cavale, loin de sœur Alice, que couché immobile six pieds sous terre."

L’intrigue, plus loufoque que policière, invite à croiser des personnages hauts en couleurs et assez improbables allant d’un vendeur de hot-dogs sur-diplômé à des cadavres, en passant par un éléphant.

"Aronsson ne voyait pas de schéma logique dans cette histoire. Mais une chose devenait de plus en plus évidente, aussi surprenante fût-elle : Allan Karlsson et sa bande tuaient des gens et faisaient disparaître leurs corps."

En revenant régulièrement sur la vie totalement invraisemblable du centenaire, l’auteur en profite également pour revisiter l’Histoire du XXeme siècle. Notre papy a en effet soi-disant côtoyé quasi tous les grands de ce monde (Mao, Staline, Truman et Churchill pour n’en citer que quelques-uns), influençant au passage de nombreuses décisions importantes. Cette partie historique est également fort capillo-tractée, mais, à défaut d’être plausible, c’est particulièrement inventif et amusant.

"La première décision prise par Gorbatchev, le petit jeune qui avait pris la barre, avait été de lancer une campagne contre la consommation excessive de vodka dans le pays. Ce n’était pas comme cela qu’on séduisait les masses, n’importe quel imbécile était capable de le comprendre."

L’enquête policière n’étant pas forcément prenante et la revisite de ce siècle d’histoire pas vraiment didactique, la véritable force de ce roman assez déjanté est l’humour omniprésent et souvent décalé. Des dialogues aux situations improbables, en passant par les personnages, cette histoire est certes légère, mais très rafraîchissante, régulièrement intelligente, complètement barrée et franchement amusante.

"Allan trouvait incompréhensible que les gens aient eu envie de s’entretuer au XVII° siècle. S’ils avaient patienté un peu, ils seraient morts de toute manière."

Une histoire digne de Forrest Gump, qui invite à ne pas se casser la tête, comme en témoigne la philosophie de vie d’Allan Karsson:

"Les choses sont ce qu’elles sont et elles seront toujours ce qu’elles seront"


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