Mexico est désormais derrière nous. Embarqués dans un bus qui crache sans faiblir un air climatisé frigorifique (très loin des 40 à 45 degrés de l’extérieur), nous voilà partis pour une petite sortie de 500 km vers l’est du pays. Un voyage qui nous entraîne à la découverte de l’une des villes les plus animées et colorées du Mexique : Oaxaca.
Oaxaca, l’un des derniers remparts de l’identité indienne
Malgré ses quelque 555 000 habitants, cette ville située au cœur de la chaîne montagneuse de la Sierra Madre del Sur conserve une âme de village et de riches traditions artisanales, culinaires et festives. Oaxaca est d’ailleurs considérée comme l’un des derniers remparts de l’identité indienne. Fondée au XVIe siècle, Oaxaca est aussi l’une des villes coloniales les mieux préservées du pays. Chaque jour, ce mélange de différentes cultures se donne rendez-vous place du Zocalo, au centre-ville. Chaque soir, la musique de petits groupes et d’orchestres s’empare des lieux. L’endroit, très prisé des villageois, étudiants, vendeurs et touristes, ne dort jamais. Le long de la place, de nombreux cafés et restaurants participent au décor.
En vous arrêtant à une table, vous pourrez aussi découvrir la cuisine de cette région. Une cuisine qui ne manquera pas de vous surprendre si vous tombez par hasard sur des « chapulines » dans votre assiette. Mieux vaut le savoir avant, les chapulines sont des sauterelles grillées, très appréciées des Mexicains. Un mets riche en protéines parait-il !
Outre sa place centrale, Oaxaca possède également de nombreux musées et des églises coloniales imposantes, même si le charme de la ville réside principalement dans son ambiance et ses rues et maisons colorées. Le plus, c’est l’identité des différentes communautés indiennes qui peuplent la région. Un atout qui s’expose et se sublime à travers l’artisanat traditionnel, les textiles, céramiques et objets en bois ou en métal conçus dans les villages voisins et qui se retrouvent toute l’année dans les marchés de la ville.
Le fameux jardin d’Oaxaca
Un arrêt à Oaxaca est aussi l’occasion de profiter de la biodiversité de la région. Si vous visitez la ville, n’hésitez pas à vous rendre dans le secteur de l’ex-couvent Santo Domingo, devenu le musée régional d’Oaxaca. Dans le jardin se trouve un véritable univers végétal qu’il est possible d’admirer avec un guide en espagnol, anglais et en français… Même si la langue de Molière résonne plus rarement que d’autres par ici.
Ce jardin est en tout cas l’occasion de réaliser un beau voyage à la découverte des différents spécimens végétaux de cette région du sud du Mexique qui s’étend jusqu’à l’océan Pacifique. De quoi tout savoir sur les plantes médicinales ou comestibles qui font partie intégrante de la culture indienne. À travers les allées, vous tomberez nez à nez avec un mur de cactus de plusieurs mètres de haut (ça, c’est « so Mexique » !), mais aussi avec le fameux nopal, qui servait à la fois d’aliment et de remède. Aujourd’hui, le nopal sert aussi toujours de support de base à la culture des cochenilles, qui sont l’une des matières premières utilisées dans la teinture des célèbres tissages des ateliers de Teotitlán del Valle, à quelques kilomètres de là.
Coup de chapeau à Monte Alban
Non loin d’Oaxaca, différents sites archéologiques sont facilement accessibles via les transports collectifs. Dans la région se trouvent par exemple d’importantes cités zapotèques : Monte Alban et Mitla. Monte Alban, ancienne capitale zapotèque, se situe à une dizaine de kilomètres d’Oaxaca. Elle a été construite sur une surface artificiellement arasée au sommet d’une montagne. De quoi donner au visiteur un point de vue inégalable sur la vallée.
Son histoire a débuté vers 500 avant J-C avec les Olmèques. La Cité domina ensuite peu à peu la vie religieuse et économique de la région avant de décliner puis d’être abandonnée vers 800. La visite se fait traditionnellement sous un soleil de plomb et de bonnes rafales de vent en raison de son emplacement dégagé. Un conseil : accrochez-vous bien à votre chapeau ! En plus d’un superbe point de vue, des sculptures, un observatoire et des tombes sont à ne pas manquer (le site est ouvert toute l’année de 8 h à 17 h).
Hierve el agua, l’eau qui bout
Après les sites archéologiques, retour à la nature avec le paysage surprenant de Hierve el agua. Ici, tout impressionne. Le panorama, cette cascade pétrifiée, mais aussi cette « eau qui bout », et qui donne son nom au lieu.
En réalité, rien ne bout ici. L’eau jaillit simplement du sol et vient alimenter des piscines naturelles en haut de la falaise, qui offre une vue magnifique sur la région. La cascade est elle en réalité bien figée, sculptée durant des milliers d’années par l’écoulement d’une eau chargée de minéraux. Hierve de Agua se découvre à pied à travers des petits chemins pédestres à fleur de falaise, mais aussi en se baignant dans ces retenues d’eau qui ressemblent à des piscines à débordement. Pour en profiter au maximum, il faut prévoir le maillot de bain si vous voulez barboter dans les bassins d’eau chaude !
Le Mezcal, cette richesse « qui ne vous donnera jamais mal à la tête »
Avant de quitter Oaxaca, quelques visites s’imposent. D’abord dans une fabrique traditionnelle de tapis où les procédés de fabrication sont expliqués pas à pas. Mais après une journée harassante, c’est surtout la fabrique de Mezcal, la boisson typique d’Oaxaca, qui récolte les suffrages. Eh oui, il n’y a pas que la tequila au Mexique !
Le Mezcal est tout aussi « culturel » dans la région. Il provient d’une variété d’agave et sa fabrication est entièrement artisanale. De nombreuses distilleries ouvrent leurs portes aux visiteurs et permettent à chacun de se faire une idée du goût. Laissez-vous tenter par une pause dégustation gratuite et goûtez aux diverses saveurs : capuccino, coco, fruits exotiques, ou nature tout simplement ! Le petit plus ? Selon le fabricant, même après une énorme cuite au Mezcal, « on ne se réveille jamais avec le mal de tête ». Le miracle des plantes parait-il… Au fait, la petite larve ou le scorpion qui sont souvent placés au fond de la bouteille n’ont rien de traditionnels et correspondent plus à une coutume commerciale que locale !
Dirigeons-nous maintenant vers le Sud du Mexique et la côte du Pacifique à la découverte du paradis des surfers : Puerto Escondido.