La vraie sagesse

Publié le 28 août 2013 par Biancat @biancatsroom

Il y a quelques jours, une de mes tantes est partie pour le grand voyage. Mon oncle et ma tante, le couple le plus uni qui soit, uni d’un amour véritable comme on en voit rarement. Comme l’a dit un jour ma tante : ‘Peu importe où je suis, du moment que je suis près de lui’. Presque comme dans les livres.

Elle était très douce, d’une immense gentillesse. Je revois encore son sourire et j’entends encore sa voix caressante. Mais la maladie d’Alzheimer avait pris le dessus depuis plusieurs années, la sortant petit à petit d’elle-même.

Depuis plusieurs années, mon oncle  - plus de 80 ans aujourd’hui – s’occupait d’elle avec un dévouement et un courage exceptionnel. Certes assisté par des aides qui venaient chez lui quotidiennement prodiguer des soins à domicile à son épouse, il avait pris en main toutes les charges domestiques.

Mais ce qui était étonnant, voire frappant pour les personnes qui le rencontraient pour la première fois, c’est l’énergie et la joie permanente avec laquelle il s’acquittait de toutes ces tâches. Il faut dire que mon oncle n’est pas quelqu’un d’ordinaire. Il est certainement l’être le plus spirituel qu’il m’ait été donné de rencontrer. C’est avec mon père et lui que j’ai découvert petite l’essence des spiritualités orientales, pour lesquelles ils avaient eu le coup de foudre il y a une trentaine d’années, et qui n’ont eu de cesse de les accompagner pendant toute leur vie.

Au fil des années, mon oncle a atteint une profonde sagesse, et à chacune de mes visites chez lui, je m’abreuve de ses paroles comme à une source. Ses mots sont simples, sans circonvolutions inutiles, mais ils touchent toujours à l’essentiel.

Ce 25 août, la femme qui a été à ses côtés toute sa vie s’en est allée. Je n’ai pas pu m’empêcher de repenser à cette scène du film ‘Là-haut’ qui m’a tant fait pleurer, lorsque le vieux Carl perd sa femme Ellie, devenant ensuite peu à peu un vieillard bougon.

Sauf que je sais que mon oncle ne deviendra pas ce vieillard bougon et que la joie et la sérénité qui se sont ancrés en lui grâce à la spiritualité ne le quittera pas. Par cet événement, j’ai compris une autre facette de ce qu’est la vraie sagesse, celle qui donne la force de se réjouir sincèrement de la fin des souffrances de la personne aimée et de la laisser partir vers la paix et la lumière. Celle de transcender la mort et de la regarder en face avec le sourire.

Quand je ne serai plus là, lâchez-moi !
Laissez-moi partir
Car j’ai tellement de choses à faire et à voir !
Ne pleurez pas en pensant à moi !
Soyez reconnaissants pour les belles années
Pendant lesquelles je vous ai donné mon amour !
Vous ne pouvez que deviner
Le bonheur que vous m’avez apporté !

Je vous remercie pour l’amour que chacun m’a démontré !
Maintenant, il est temps pour moi de voyager seul.
Pendant un court moment vous pouvez avoir de la peine.
La confiance vous apportera réconfort et consolation.
Nous ne serons séparés que pour quelques temps !
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur !
Je ne suis pas loin et et la vie continue !

Si vous en avez besoin, appelez-moi et je viendrai !
Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je sera là,
Et si vous écoutez votre cœur, vous sentirez clairement
La douceur de l’amour que j’apporterai !
Quand il sera temps pour vous de partir,
Je serai là pour vous accueillir,
Absent de mon corps, présent avec Dieu !
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer !
Je ne suis pas là, je ne dors pas !

Je suis les mille vents qui soufflent,
Je suis le scintillement des cristaux de neige,
Je suis la lumière qui traverse les champs de blé,
Je suis la douce pluie d’automne,
Je suis l’éveil des oiseaux dans le calme du matin,
Je suis l’étoile qui brille dans la nuit ! 

N’allez pas sur ma tombe pour pleurer
Je ne suis pas là, je ne suis pas mort.

(Prière amérindienne)


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