Je ne sais pas si ce sont les victoires du Stade de Reims ou la reprise de l'entraînement de façon à peu près rationnelle, mais j'ai eu envie de redonner un peu de vie à ce blog dont la première version remonte quand même à mars 2005. Retour donc du "miam miam" (pour les nouveaux venus, c'est la madame en photo à gauche) et des plannings d'entraînement en fin de new news comme toujours. J'essaierai aussi d'y mettre un peu de "culture" (livres, ciné, expos etc.) de temps en temps...
Pour la reprise, direction Chamonix avec l'actu du week-end, l'UTMB. Je vous recycle la news publiée sur mon blog estampillé L'Equipe qui est elle même un recyclage du papier paru samedi dernier dans L'Equipe Magazine dont le numéro spécial trail, témoigne de l'essor de la discipline (le magazine est toujours dispo en version digitale et vaut vraiment le détour... en toute objectivité... si, si...).
Ils sont déjà arrivés à Chamonix, dans leur chambre d'hôtel, dans l'appart loué pour l'occasion, ou pour certains, ceux de la Petite Trotte à Léon (300km avec 24 000m de dénivelé) et de la TDS, déjà partis dans les montagnes. Ce week-end, ils sont plusieurs milliers à participer aux différentes courses autour du Mont-Blanc dont le déjà mythique Ultra Trail du Mont-Blanc, "l'UTMB" pour les intimes... avec ses 168km et 9600m de dénivelé positif. Les meilleurs mettront autour de 22 heures, les derniers près de 46.
Long est le chemin quand on court après soi
Courir l’UTMB c’est passer en revue toute la palette des émotions. En quelques kilomètres, à l’euphorie peut succéder le plus profond désespoir. Et vice-versa. L’UTMB est un voyage à la fois terrestre et spirituel.
Sur la place de l’église de Chamonix, les regards ne mentent pas. Peu d’excitation, beaucoup de concentration. Sur les trottoirs ou sur les balcons, des épouses, des maris, des enfants, des amis. Beaucoup pleurent. Regards intenses où se mêlent admiration et angoisse. Etrange sensation de se sentir dans la peau d’un gladiateur. Ave Chamonix, morituri te salutant ! A cet instant, la dimension du défi qui vous attend vous saute à la gueule ! Car s’attaquer à l’UTMB représente bien plus qu’une expérience personnelle. Elle implique toute une famille, tout un cercle d’amis devenus des supporters. A travers chacun de vos pas, eux aussi vont partager l’intensité des prochaines 30 ou 40 heures. Pour tous, l’émotion de ce départ, amplifiée par la musique de Vangelis 1492, vous prend aux tripes. Ce départ est déjà une arrivée. L’arrivée de plusieurs mois de sacrifices, d’entraînements, de jours et de nuits à ne plus penser qu’à ça.
Pour un anonyme du fond de peloton, les barrières horaires sont une obsession. Trouver le savant dosage. S’économiser pour durer, mais conserver le rythme nécessaire pour éviter le couperet et la sentence sans appel de la mise hors course. Six heures pour arriver aux Contamines, après trente kilomètres, dix-huit heures trente pour pointer à Courmayeur, en Italie, de l’autre côté du tunnel du Mont-Blanc, à mi-chemin environ. Tic-tac, tic-tac... Gare à l’explosion.
La nuit tombe sur les Alpes. Au pied du col du Bonhomme, à la sortie de Notre Dame Gorge, le chemin, éclairé par les flambeaux, ouvre la porte vers la haute montagne. Seuls le souffle des respirations et le bruit des bâtons sur les rochers viennent troubler le silence de la nuit. La lumière de centaines de lampes frontales trace le chemin à suivre telle une immense guirlande au milieu des sapins. Sur l'UTMB, Noël se fête au mois d'août.
Comme souvent, les descentes sont les plus pénibles. Avec la fatigue, racines et pierres se transforment en pièges prêts à vous faire mordre la poussière (ou la boue), prêts à vous ruiner une cheville ou un genou. Peu importe, le cerveau est débranché, la douleur devient une compagne que l’on apprend à apprivoiser. Courir ou marcher, peu importe, l’essentiel est d’avancer.
Dans ces moments, on aimerait penser à ses proches, à ceux qui vous ont soutenu depuis des mois. Mais là, maintenant, la seule chose sur laquelle le cerveau se focalise ce sont ces barrières horaires, tic-tac, tic-tac,… et les douleurs. Ces muscles qui crient, ce dos devenu une plaque d’acier, ces pieds qui semblent attaquer le millième round d’un match de boxe, avec à chaque pas la sensation de recevoir un uppercut de Mike Tyson.
Sur le long plat qui mène au pied de la montée vers Champex, en Suisse, l’idée de l’abandon se met insinueusement en place. Dans la tempête cérébrale qui vous envahit, les arguments s’accumulent pour légitimer un abandon qui se transforme vite en évidence au fil des kilomètres. Au plus profond de soi, la lutte est sévère entre l'instinct de survie et l'envie d'aller voir encore un peu plus loin, curieux de savoir si l’on peut repousser un peu plus encore des limites que l’on a depuis longtemps dépassées. Finir ou en finir ? Ne surtout pas prendre de décision définitive. Combien de coureurs ont regretté leur geste trente minutes après avoir retiré leur dossard. Toujours garder l’espoir, garder son rêve. Sans savoir pourquoi, en quelques pas, en quelques minutes, la plus profonde déprime peut laisser place à une forme d’euphorie. Le sourire d’un gentil bénévole (pléonasme), la chaleur d’un bol de soupe fumante ou encore une rencontre au détour d’un sentier déclenche cette bascule. Un échange, un partage. Cet inconnu vient de l’autre bout de la France ou de l’autre bout du monde. Lui aussi se pose les mêmes questions que vous. Comme l'écrit Philippe Billard dans le livre Ultra-trail : « Si je l'aide lui, je m'aide moi ». Quelques kilomètres suffisent pour en faire notre meilleur ami. Le temps d’un passage de col, il saura tout de votre vie, même les choses les plus intimes. Et réciproquement.
Le cerveau et ses mystères. Un peu plus loin, on est soudain pris par l’envie d’un bon steak, et de frites bien grasses. Ces frites et tous ces plaisirs dont on s’est privés des mois durant pour perdre quelques grammes parce que l’on sait que sur ces sentiers ces grammes pèsent vite des tonnes. Fantasme au cœur d’une nuit où l’on aimerait prendre le temps de regarder les étoiles mais où seuls les quelques centimètres carrés où vous posez le pied parviennent à mobiliser votre attention. Fantasme au cœur d’une journée où l’on tourne autour de ce Mont-Blanc dont on a tant rêvé des mois… mais qu’on oublie de contempler. Et si l’UTMB n’était qu’un fantasme ?
Le plus beau de ces fantasmes, c’est cette ligne d’arrivée en plein cœur de Chamonix. Dernière montée à la Tête aux Vents au milieu des bouquetins, et ces huit derniers kilomètres de descente avec au bout la libération. Oubliées les douleurs, le tic-tac s’est éteint depuis longtemps, les sourires ont remplacé les grimaces. Et ces yeux qui brillent ! De fatigue un peu, d’ivresse beaucoup. Retour au point de départ. Moins de deux jours se sont écoulés. Et pourtant, rien ne sera plus tout à fait comme avant.
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Sinon, j'étais la semaine dernière au Danemark, à Herning, où se disputaient les Championnats d’Europe de saut d’obstacles et de dressage. Une semaine ponctuée par le titre en jumping de Roger-Yves Bost qui devient à 47 ans le cinquième pilote champion d’Europe après Pierre Durand et Jappeloup en 1987, Eric Navet avec Quito de Baussy en 1991, Alexandra Ledermann sur Rochet M en 1999 et Kevin Staut sur Kraque Boom en 2009. Et comment dire ?... J’aime bien les autres Tricolores de l’équipe mais voir Bosty remporter sa première médaille individuelle, qui plus est en or, est un vrai plaisir. Parce que Bosty est quelqu’un que tout le monde apprécie. Un vrai gentil, un vrai « homme de cheval » récompensé par cette Marseillaise qui a fait plaisir à tout le monde. En 20 ans de reportages, rarement, j’ai vu autant d’athlètes (de tous les pays) venir féliciter aussi chaleureusement, et visiblement sincèrement, le champion du jour. Au-delà de ce titre, cette semaine où nous avons quand même été plus de trente heures à l’antenne (dont trois fois 6 heures et une fois quatre heures de commentaires pour le dressage) m'a fait découvrir un joli pays avec plein de gens bien sympas. Des conditions de travail au top, un Français qui gagne, un record du monde en dressage grâce à la championne olympique britannique Charlotte Dujardin, un footing fort agréable dans un joli décor (photo) et surtout le plaisir de diriger une équipe au top avec mes p'tits camarades d'Equidia, bref une bien belle semaine...
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Quelques petits conseils de lecture...
Sylvain Bazin est bien connu dans le monde des coureurs à pied. Journaliste de 34 ans, il a baroudé un peu partout dans le monde. L'an dernier, Sylvain, collaborateur de plusieurs magazines (dont l’excellent Wider), a parcouru 1950km en 40 jours entre Aix-les-Bains et Fistera, empruntant les routes de Saint-Jacques de Compostelle. Il en a fait un livre « Pèlerin express, les chemins de Compostelle en courant » (Outdoor-éditions). Dans cet ouvrage, Sylvain raconte son voyage à pied sur la Via Podiensis et le Camino Frances. Entre découverte de paysages variés, rencontres, amitiés et recherche de soi même, le récit nous transporte sur les pas de ce pèlerin particulier, qui s’inscrivent dans ceux des milliers de marcheurs qui foulent chaque année cet itinéraire mythique. Ce récit de voyage est complété par des conseils pratiques à destinations de ceux qui veulent eux aussi se lancer sur le chemin et des illustrations de Matthieu Forichon.
L'un des grands rendez-vous des traileurs est fixé du côté de Chamonix à la fin du mois d’août. Pour se mettre dans l’ambiance de cette course hors norme, une belle lecture avec une co-édition "La Petit Montagnard • Autour du Mont-Blanc" "Ultra-Trail, le livre, le film" un ouvrage nourri par les excellents textes de Philippe Billard, bien connu dans le monde de l'ultra à travers ses exploits et son magazine Ultrafondus (qui deviendra Ultra Mag fin août), et un film en DVD réalisé par Didier Lafond. Bien plus qu'une simple évocation sportive, cet ouvrage est un voyage qui témoigne de ce que représente cette épreuve devenu culte en à peine dix ans d'existence. La plume de Philippe nous emmène sur ces chemins du tour du Mont-Blanc, quelque part dans le col du Bonhomme, à Bovine, Champex, au col de Montet, au grand col Ferret, au refuge Bertone et la libération avant de retrouver la place de Chamonix. Et au fil des histoires, on y ressent presque physiquement chaque douleur et surtout chaque bonheur des concurrents.
Une expo à ne pas manquer actuellement à Salies de Béarn (Pyrénées Atlantiques) avec les oeuvres de Sandrine Rodriguez. Perso, j'ai eu le privilège de cotoyer l'artiste et j'aime beaucoup tout son travail. Travail sur la matière avec du relief sur les tableaux (secret de fabrication, il y a même des journaux L'Equipe retravaillés et utilisés pour donner ce relief), inspiration poétique, chapeau l'artiste. Je suis fan ! Cliquez sur la photo pour voir en grand... Vu que tout le monde n'a pas l'occasion d'aller à Salies de Béarn, vous pouvez aussi aller voir son site sandrine-rodriguez.jimdo.com
Et pour finir, un conseil blog avec Pas d'Hammer-Tume. Il est alimenté par Anabelle Rolnin, journaliste à lequipe.fr mais aussi athlète de haut niveau au lancer de marteau (6e du dernier championnat de France). Anabelle y décrit de façon très agréable à lire le quotidien d'une athlète, les hauts et les bas d'une carrière, toutes les contraintes mais aussi tous les plaisirs de sa discipline. A découvrir.
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Peut-être y verrez-vous un lien entre la reprise du blog et la reprise de l'entraînement... Peut-être... Je ne sais pas combien de temps ça va durer mais me voilà remotivé. Pas vraiment de course en point de mire si ce n'est le Mud Day, le 22 septembre, une "course" de 13km avec 22 obstacles à franchir, dans la boue... Autant dire, que ce sera plus de la rigolade qu'une vraie course. A voir aussi si le 16km de Garches, le 24 novembre, pourrait être le premier dossard depuis un moment... Comme toujours, pas question de s'enflammer sur cette reprise... Avec moi, ça peut s'arrêter aussi vite que ça a repris... Le plus dur va encore être de trouver du temps pour le vélo, activité chronophage par excellence. Je compte sur la dynamique de mes p'tits camarades du Meudon Triathlon (où je vais attaquer ma dixième saison) pour entretenir cette motivation retrouvée. Wait and see...
Semaine 31
Lundi
Course à pied : footing 1h
Mardi
Natation : 2500m dont 800 éducatifs
Jeudi
Course à pied : footing 1h
Vendredi
Natation : 3000 m dont 1000 éducatifs
Samedi
Vélo : 1h45 à Longchamp
Dimanche
Course à pied : 1h footing
Semaine 32
Mercredi
Natation : 3000 m dont 500 éducatifs et 8x100m rapide (tout est relatif) (récup.: 15'')
Course à pied : 1 heure footing
Jeudi
Course à pied : 1h25 footing en forêt - Pas mal, pas prévu de faire autant et puis bon, on se laisse aller...
Samedi
Course à pied : 1h10' footing
Dimanche
Vélo : 3h30 en vallée de Chevreuse - Retour en vallée initialement pour deux petites heures et chemin faisant, pas loin de 100 bornes... à jeun (pause boulangerie quand même à Chevreuse pour le traditionnel pain au chocolat... bon ok, j'en ai pris deux).
Semaines 33 et 34 très légères en raison de déplacements en Normandie et au Danemark (juste quelques footings et une séance natation)