Magazine Société
Mardi 29 avril 2008
23h48 - RONCHONNERIE DU JOUR
- politique
Dans ses rapports avec les dictateurs de la planète, Kahdafi, Ben Ali, Poutine, le président chinois et quelques autres le discours de notre Président-VRP est toujours à peu près le même : "Je ne vois pas ce qui nous autoriserait à donner des leçons de démocratie à votre pays et je salue ses efforts dans son engagement vers la voie démocratique " Les Airbus et autres centrales nucléaires vendus à ces pays valent bien quelques petits arrangements avec la conscience d'un président qui avait informé les électeurs lors de la campagne présidentielle qu'il serait intransigeant sur le chapitre des droits de l'homme. Maintenant on peut aussi se poser la question de ce que ferait à sa place Ségolène Royal : à peu près la même chose. Car au delà des problèmes diplomatiques, ce sont les problèmes économiques qui sont maître du jeu et qui permettent de balayer les atermoiements moraux d'un revers de main au non du pragmatisme et du refus de l'angélisme. La troisième guerre mondiale n'est pas celle de la lutte contre le terrorisme international. La troisième guerre mondiale c'est la mondialisation. Et plus dramatique encore que la lutte hégémonique d'une puissance économique visant à la suprématie est la lutte de tous contre tous pour sauver sa propre peau. Les syndicats sont exsangues et impuissants, la solidarité s'étiole, les rapports de force sociaux sont déséquilibrés. Reste Le combat de celui qui ne veut pas perdre son boulot et qui est prêt pour cela à toutes les concessions. Reste le combat des sociétés industrielles entre elles pour conserver leurs parts de marché au prix de la délocalisation ou de sa menace et du chantage qui va avec. Reste le combat de celui qui recherche du travail et qui est prêt lui aussi à accepter la dévalorisation de son savoir pour retrouver un boulot. La loi qui se prépare et qui doit proposer avec quelques modulations en fonction de la situation de l'emploi dans les différentes régions l'obligation d'accepter un travail qui ne nécessite pas plus de 2 heures de trajet et rémunéré à 70% du travail précédent va dans ce sens. Dans le combat impitoyable des crocodiles dans le marigot, il y a forcément des dégâts collatéraux et leurs victimes sont forcément les travailleurs et c'est bien à cette problématique qu'est confronté le Parti socialiste. Quelles sont ses parades, sa stratégie, ses projets face à un pays dans lequel le mécontentement gronde et qui attend des réponses ? Pour l'instant on n'en sait rien. Et pourtant un projet social-démocrate de gouvernement est probablement possible mais nécessite du réalisme, de l'imagination et de la conviction, et c'est là que le bât blesse . De l'autre côté on nous explique qu'il n'y a qu'une façon de faire de la politique et qu'elle est à droite parce qu'il n'y a pas moyen de faire autrement. Ce qui permet à Sarkozy avec cet alibi en béton de multiplier les lois antisociales en toute impunité. pendant ce temps les sociétés du CAC 40 qui paraît-il ne font pas leurs bénéfices en France affichent une santé insolente et les grands patrons augmentent leurs revenus de manière indécente pendant que des peuples entiers déclenchent les émeutes de la faim. Qui l'emportera finalement : la révolte, ou la résignation et le désespoir ?
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