Le philosophe Michel Serres a été reçu mardi dernier par le Premier ministre pour parler de la France de 2025. 2025! Au siècle de Google, du mariage pour tous et des robots domestiques autant dire dans un autre espace temps. Je dois avouer que je n'ai pas très envie d'y penser. A cette date, en effet, si Dieu et/ou (?) la biologie me prêtent encore vie, mon esprit , ou ce qu'il en restera, sera plutôt concentré sur un au delà qui toujours me fut une source d'inquiétude et de peur, d'insouciance et d'espérance. Le commerce physique et intellectuel avec cette éternelle faucheuse, n'est-il pas le seul, au fond, qui nous fasse vivre et créer ? On peut donc comprendre que je n'ait très envie de penser à ce qui pourrait se passer après cette date et notre philosophe, et futurologue officiel de surcroît , n'est pas près de m'y inciter. Voici ce qu'il nous dit de l'avenir politique : "Dès le moment où il y a autant d'émetteurs que de récepteurs, c'est-à-dire autant de décideurs, je n'en sais rien encore, est-ce qu'il ne faudrait pas, par hasard, repenser la représentation politique ?" "Le rôle du politique est d'écouter les mutations de la société." Eclairant, non ? Une succession de truismes et, dans la pire des interprétations, le politique réduit à un gouvernement hebdomadaire par un collège de sondeurs eux mêmes chapitrés par un oligopole de marchands mondialisés… Curieuse façon de penser pour un philosophe de " gauche ". Un vrai cauchemar !