Les murs n'ont pas d'oreilles. Pierres assemblées pour clore un espace et le séparer des autres, leur attribuer le sens de l'ouïe serait folle extravagance. Surfaces marquées par le génie ou la folie des homme, les observer permet cependant d'en saisir l'esprit de ceux qui les conçurent . Mais combien de doute, de peurs , de peines et de joies à jamais tues aussi ? La beauté de leurs lignes fait parfois oublier des traces de sang, quand un pauvre muret révèle des trésors de bonté. Finit-on jamais d'en percer les mystères? Comme dans l'esprit d'un homme, chaque porte franchie débouche sur une autre. La dernière se perd dans la nuit des temps. Le soir venu, les murs s'effacent. Restent leurs yeux carrés, qui brillent comme des étoiles. Des ombres les traversent ; puis une lampe s'éteint. Le silence tombe… Les murs de ma ville, pour certains, sont couverts de poèmes. Qui prendra le temps de les regarder comme on lit Reverdy ? D'en saisir le sens… C'est dans les murs que sont les portes par où l'on peut entrer. Et par l'une peut-être arriver...
Photo prise sur un mur du quartier de Bourg...