Sous le règne de l'Actualité,
j'appartiens aux images
décideuses
de mes émotions,
avant de les hiérarchiser
avec toutes les "nuances"
dont elles seront capables
entre les mains des hommes.
Informer
le
spectateur
canapé.
Lui donner son pesant de vérités
irréfutables.
Le monde est à la portée
de mon dos bien calé
contre un coussin rouge et
brodé.
Mes pieds se reposent
et la planète tourne
et court
toujours
et encore sous mes yeux,
sous les projectiles,
sous les cris,
les râles,
une souffrance esthétique,
la culpabilité
et
le grand pardon
de l'oubli.
Je ne pouvais plus regarder
ainsi.
Ces images me mangeaient les mots,
pire,
me les ruminaient.
comme
un fer à
amidonner
le jugement.
Une pensée qu'il me restait,
peut-être encore,-Parfois, Je n'en suis plus si sur-
s'éteignait tranquillement en suivant
les projecteurs.
L'image me confondait devant l'histoire,
me prenait à témoin,
avant de me libérer
pour la prochaine,
comme dans un mauvais film
où le public serait muet.
Il me fallait le secours des mots,
mais pas de ceux que convoyaientdes métaphores lumineuses.
Ceux-là ne sentaient plus rien
ne craquaient même plus comme un vieux disque,
Ils étaient une voix,
seulement, une voix,
qui pouvait parler d'autre chose
sur un même ton propre,
et presque sans ratures.
-La parole ne pourrait jamais s'affranchir du spectacle-
Je le savais bien
et pour la peine immense
et la survie,
je devais faire
un détour
par les bras
de la poésie.
"Nous sommes partis dans la forêt, là haut, où ça grimpe
Guidés dans un sentier de lumière par les oiseaux, et par le vent
On a découvert une clairière à flanc de colline, face au soleil
On s’est allongé dans l’herbe on a fermé les yeux mais juste avant de s’endormir
Elles sont apparues
Des femmes, dansantes, blanches, des étincelles, vives, nombreuses,
Un enchantement manifeste, un délire certain Je respirais l’ambre de leur parfum, je ne pouvais pas les toucher
On ne pouvait pas non plus leur faire l’amour, même si on en avait très envie
On les regardait tournoyer autour de nous
On avait comme perdu la raison
Pourtant on avait rien bu
Peut-être l’ivresse des hauteurs
Le vertige du printemps
Tu savais que beaucoup de femmes ont une âme de guérisseuse
Elles ont posé les mains sur nous
On a tout de suite senti une chaleur se répandre dans tout le corps
Un courant d’énergie pure agissait à l’intérieur
Ce qui était tordu de redressait
Ce qui était obscurci s’éclaircissait
Ce qui était cadenassé se déverrouillait
Après, tout a changé
On était vifs, légers, ouverts, lumineux
Alors, elles ont commencé à nous parler
C’était en quelque sorte toutes les femmes qu’on avaient aimées
Mère, fille, amante, légitime, illégitime, sœur, amie, grand-mère, arrière grand-mère
C’était l’heure des secrets, des solitudes, des abandons
Regrets, absences, trahisons
Mais aussi des joies, des fous rires, des extases et de l’amour absolu
Après cette confession étrange
Le silence nous a pris
On était abasourdi, détruit
Mais aussi soulagé, neuf, vivant, solide, limpide
C’était l’heure de partir
La nuit tombe vite et on avait un peu de marche
On a embrassé virtuellement
Toutes nos femmes merveilleuses
L’atmosphère était saturée de plaisir
Elles ont virevolté une dernière fois autour de nous
Et elles ont disparues
On est rentré d’un bon pas avec cette joie féroce dans le ventre
Une envie de tout dévorer
Fallait pas nous chercher
Arrivés au village les gens nous ont souri
ça leur faisait du bien de voir deux gars redescendre de la montage complétement éblouis
On s’est regardé, on a rigolé doucement et sans dire un mot
On est parti chacun de notre côté
Il y avait tout à faire , à rêver, à construire
Mais maintenant c’était plus facile
Elles étaient là avec nous"
-Arthur H-
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pirouette de Saint Augustin
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