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MoodMedia et Goom Radio: quand les grosses ambitions s’effritent

Publié le 28 août 2013 par Jeanne Walton

Il est difficile de ne voir qu’une coïncidence de calendrier. MoodMedia et Goom Radio, qui semblaient s’engager dans une concurrence de plus en plus féroce, se trouvent tous les deux dans des positions délicates.

Le premier à avoir tiré la sonnette d’alarme fût Goom Radio. Arrivé de façon tonitruante dans le monde de la musique il y a 4 ans, le spécialiste de la web radio et de la radio d’entreprise, a annoncé au début de l’été s’être mis en procédure de sauvegarde. En outre, Scoop.it et Thierry Defay rapportent l’existence de dettes d’Urssaf significatives. Après avoir levé près de 9 millions d’euros en 2009, Goom semble condamnée à revoir ses ambitions très largement à la baisse. C’est ce que l’entreprise s’efforce déjà de faire avec la fermeture de pas mal de web radios thématiques, mais c’est tout le modèle de Goom qui semble devoir être révisé. Goom met aujourd’hui très en avant sa réalisation pour SNCF, sa grande réussite en la matière. L’opérateur dit vouloir se concentrer sur ce type d’activités dédiées aux entreprises, mais la connaissance des marques comme la maitrise logistique des enjeux de réseaux ne sont pas aujourd’hui au cœur de son savoir-faire. D’ailleurs, côté Mood Media, on ne semble pas très inquiet de cette évolution. C’est plutôt du côté des clients que l’on s’inquiète. Le marché regarde avec perplexité l’avenir d’un acteur qui se jurait de révolutionner le rapport à la musique tant côté marques que côté auditeurs – et qui semblait s’en donner les moyens.

Au même moment, MoodMedia se lance dans un rebranding de taille dont il faut bien comprendre l’enjeu. Après avoir racheté DMX, son grand concurrent international, après avoir été racheté par un concurrent canadien, FluidMusic, l’ensemble a ensuite absorbé Muzak (marque iconique et vieillissante du secteur) puis DMX holding (activités non musicales de DMX). Ce bel ensemble vient de se rebaptiser Mood pour développer au mieux toutes les synergies possibles entre ces entités. Pourtant, la sanction vient de la bourse de Toronto – où le groupe est côté – et des informations financières que vient de publier Mood. A y regarder de plus près, il semble bien que plus l’entreprise grossisse, plus ses pertes se creusent. Alors que le chiffre d’affaires progresse de 17%, les pertes trimestrielles se portent à 8,9 millions de dollars. Entre avril 2012 et aout 2013, l’action a perdu plus des trois-quarts de sa valeur !
En interne, les inquiétudes sont palpables et l’incompréhension vive. Sur le papier, le modèle de Mood semble sans faille. Un revenu récurrent très important, une visibilité très grande, un savoir-faire technique avéré dans le management des points de vente et des implantations internationales solides – mais c’est la marge qui fait défaut. Autre signe préoccupant, Claude Nahon, le patron de Mood pour l’Europe, là où se trouve le berceau historique du groupe et sa marge la plus significative, a disparu de l’organigramme de l’entreprise.

Comme pour Goom, le modèle de Mood semble vaciller. Les cartes sont donc clairement en train d’être rebattues dans ce métier. Les acteurs de taille plus modeste, orientés souvent plus haut de gamme, semblent rester à l’écart de ces vicissitudes. Reste donc à savoir qui profitera de ces changements.


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