Les baby-boomers ont le beurre et l'argent du beurre et pourtant la réforme des retraites continue à les favoriser. Une cause de révolte pour la jeunesse française.
Par Rafik Smati.
Ils ont vécu une période opulente unique dans l'histoire du monde. Ils ont ensuite décidé d'endetter leurs enfants et leurs petits enfants pour ne pas réduire leur train de vie. Ils sont maintenant propriétaires de la majorité du parc immobilier et tiennent encore les rênes du pouvoir. Ils ont inventé ce stupide principe de précaution pour verrouiller la prise de risque. Ils, ce sont les baby-boomers. C'est cette classe d'âge née juste après la seconde guerre mondiale ; cette génération qui a fait « mai 1968 » ; cette génération d'enfants gâtés qui n'a connu ni la guerre, ni la crise, ni le Sida ; cette génération qui a toujours vécu dans l'abondance qui a caractérisé les «Trente Glorieuses»...Ces baby-boomers partent maintenant progressivement à la retraite. Ils demeurent néanmoins dans une situation ultra-privilégiée : le patrimoine des plus de 50 ans excède de plus de 50% le patrimoine moyen, et leur revenu net est supérieur à plus de 15% au revenu moyen ; ils continuent de bénéficier d'un abattement de 10% sur leur impôt sur le revenu au titre des frais professionnels. Et pire encore, ils profitent d'une fiscalité avantageuse, avec une CSG et une CRDS réduite !
En réformant les retraites, le gouvernement aurait dû mettre cette génération à contribution, plus que toute autre. L'alignement du taux de CSG et de CRDS aurait été un minimum. Mais contre toute attente, la nouvelle réforme préserve de façon irrationnelles les intérêts des baby-boomers. Pire, elle fait payer les actifs ! Ce sont nous, les «Y», trentenaires et quadragénaires, qui allons devoir assumer le déficit d'un système à travers une augmentation des cotisations ! Surréaliste, n'est-ce pas ?
Tout cela me renforce dans ma conviction : dans la France d'aujourd'hui, le vrai fossé, ce n'est pas tant celui qui oppose les riches aux pauvres ; les patrons aux salariés, la gauche à la droite. Non, le vrai fossé, le plus puissant d'entre tous, c'est celui qui s'est installé depuis plusieurs décennies entre une génération de nantis et d'enfants gâtés, ces fameux baby-boomers et les générations qui l'ont suivi.
Nous ne pouvons plus rester passif devant cette situation aussi injuste qu'absurde. Nous, les «Y», trentenaires et quadra, devons maintenant faire entendre notre voix, et assumer pleinement notre rôle. Un monde passionnant se dessine, mais il nous appartient de nous saisir des leviers pour le façonner.
Ne restez pas passifs ! Exprimez-vous sur les réseaux, partagez votre colère, faites entendre votre voix ! Plus nous serons nombreux à dénoncer cette injustice, plus nous contribuerons à rééquilibrer les forces.
A nous, à vous de jouer !
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