Au nord du Soudan, dans ce qui était la Nubie, des archéologues ont découvert 35 pyramides de différentes tailles et de structures diverses. Les vestiges ont 2.000 ans et constituent la plus grande nécropole de cette région.
Le site abrite également les restes d’une église chrétienne du Xe siècle. Cependant, s’il est sous lesprojecteurs actuellement, c’est parce que les archéologues ont mis au jour 35 pyramides. Une découverte surprenante par la quantité et la proximité des pyramides. Une surface d’à peine 500 m2 en contient 13. Les plus grandes mesurent 7 m à la base, et les plus petites 75 cm. Ces dernières étaient, semble-t-il, construites pour les enfants.
La nécropole de Sedeinga se trouve au nord du Soudan. Elle est étonnante par son incroyable densité de pyramides que les Koushs ont construites durant plusieurs siècles. © Vincent Francigny, Sedau
La nécropole est datée de 2.000 ans : le royaume de Koush prospérait alors. Il était frontalier de l’Égypte, qui fit rapidement partie de l’empire romain. D’une étendue de 40 hectares, la nécropoledécouverte est la plus grande de Nubie. Le site est unique, la densité des pyramides est incroyable. Leur construction a en effet duré des siècles, et a continué jusqu’à ce que les Koushs n’aient plus de place. Les tombes étaient tellement pleines qu’ils ont été contraints de réutiliser les plus anciennes !
Des pyramides avec une coupole interne
Toutes sont de briques rougeâtres, mais certaines se distinguent par une architecture particulière. Entourant une coupole interne, des constructions s'organisent selon une disposition qui évoque les jardins à la française, une caractéristique du site de Sedeinga. Une telle structure se retrouve également sur le site de Méroé, également en Nubie. D’après Claude Rilly et Vincent Francigny, qui encadrent ces fouilles de la SFDAS, les Koushs se sont largement inspirés du peuple égyptien.
Une énigme demeure : certaines pyramides ont une coupole, d’autres non. Une telle structure n’apportait rien à la solidité de la pyramide. Les archéologues ont aussi été intrigués par la tombe d’un enfant, encerclée de pierres. On peut ainsi supposer que les pyramides à coupole interne étaient le fruit d'une hybridation entre culture égyptienne et coutumes purement locales.
Malheureusement, les tombes sont très endommagées. Elles n’ont plus de toit et, de plus, ont été presque complètement saccagées. Certains pillages sont par ailleurs signés d’une marque chrétienne. Les chercheurs n’ont trouvé que des restes de squelettes, et peu d’offrandes funéraires.