Elysium // De Neill Blomkamp. Avec Matt Damon, Jodie Foster et Sharlto Copley.
Après nous avoir bluffé avec son District 9, Neill Blomkamp était de retour avec Elysium, un nouveau film de science-fiction. Si les qualités du
film sont indéniables, quelques défauts viennent cependant se mettre en travers. A commencer par Matt Damon. Si l'acteur n'est pas mauvais, il n'a pas du tout la carrure
nécessaire pour être le grand héros dont l'Amérique a besoin. Et puis je regrette également que Elysium ne creuse pas plus les enjeux politiques et sociétaires du film, ce qu'il était parvenu à
faire dans son premier film avec une certaine malice. Pour autant, cela ne veut pas dire que Elysium est raté, juste qu'au fond il apparaît un peu en dessous de ce que l'on
pouvait attendre de la part du réalisateur. En effet, le film se noie parfois dans quelque chose de particulièrement niais (l'introduction autour de cette histoire d'amour qui sera le grand fil
rouge du film) et remonte alors la surface dès qu'il nous parle des réels enjeux d'Elysium, ses citoyens et des divers problèmes que la Terre rencontre avec sa population.
En 2154, il existe deux catégories de personnes : ceux très riches, qui vivent sur la parfaite station spatiale crée par les hommes appelée Elysium, et les autres, ceux qui vivent sur la
Terre devenue surpeuplée et ruinée. La population de la Terre tente désespérément d’échapper aux crimes et à la pauvreté qui ne cessent de ne propager. Max, un homme ordinaire pour qui rejoindre
Elysium est plus que vital, est la seule personne ayant une chance de rétablir l’égalité entre ces deux mondes. Alors que sa vie ne tient plus qu’à un fil, il hésite à prendre part à cette
mission des plus dangereuses - s’élever contre la Secrétaire Delacourt et ses forces armées – mais s’il réussit, il pourra sauver non seulement sa vie mais aussi celle de millions de
personnes sur Terre.
J'ai bien conscience du fait que ce film ne pouvait pas tout inclure non plus mais le personnage de Matt Damon est peut-être un peu trop mou du genou finalement pour réellement
exciter le spectateur. Après avoir été méchant, parlons des réjouissances. A commencer par Jodie Foster. L'actrice, jonglant toujours aussi bien entre le français et l'anglais
(et elle nous le prouve dans le film) est un symbole de froideur extatique. On a envie de la voir encore plus que ce que le film nous propose d'elle. Je suis un grand admirateur de cette actrice
et j'ai trouvé dommage que l'on ne lui donne pas un rôle beaucoup plus important. Par ailleurs, le film parvient malgré tout à nous parler un peu des problèmes de cette société. Neill
Blomkamp était parvenu à parler de cela avec beaucoup d'intelligence dans son précédent film, particulièrement audacieux et piquant, Elysium est un peu du nougat.
Cependant, le jeune réalisateur n'a pas perdu de son envie de nous jouer le paradoxe.
En effet, comme dans District 9 où l'on avait d'un côté le Johannesburg connu et ce camp d'extra-terrestres au bord du bidonville. C'est un peu la même chose avec
Elysium qui trouve son contraste entre la Terre, devenu un lieu sale, pauvre, alors qu'à Elysium tout semble luxuriant et lumineux. Le paradoxe est alors sublimé
par une très jolie photographie. Il n'y a rien à redire de ce point de vue là. De plus, Elysium a l'avantage d'être une dystopie réaliste. En effet, tout ce qui nous est présenté
est crédible (parlant notamment du fait que la surpopulation à venir pourrait nous causer quelques problèmes). Finalement, Elysium, derrière ses très bonnes idées, sa beauté
cache aussi quelques défauts le rendant un peu moins percutant que le premier film du réalisateur. Le film est donc en partie à l'image de Matt Damon, un loukoum.
Note : 6.5/10. En bref, un film de science fiction ambitieux mais qui n'a pas toujours la force de ses ambitions alors que son fil rouge romantique et Matt Damon
trainent des pieds...