REVIEW – Pour sa 23ème édition, l’Estival Open Air accueillait, du 31 juillet au 3 août dernier, artistes confirmés et découvertes de jeunes talents. Avec la passion de la musique et du mélange des genres pour seul leitmotiv, la magie a opéré une fois de plus sur le site de la place Nova Friburgo d’Estavayer-le-Lac.
Un soupçon de bonne humeur pour débuter, avec une soirée du mercredi tout en énergie « pop-rock » ! C’est le groupe Jil Is Lucky qui commence les festivités avec les morceaux de leur nouvelle album IN THE TIGER'S BED, plus pop et rythmé que leur disque précédent. L’alchimie opère, le public se laisse embarquer par des mélodies modernes, plus dansantes et plus personnelles pour cette nouvelle production.
Juste le temps de casser la croute au bord du lac et c’est au tour de la jeune Alex Hepburn de faire le show. Très attendue, la londonienne d’origines écossaises a charmé la foule avec sa voix blues et soul au timbre unique et son univers pop.
Bien que victime d’un « surchantement » (traduction littérale de oversinging faite par l’artiste qui parle très bien français), la jolie noiraude a enchaîné les titres tels que "Love To Love You", "Bad Girl", "Reckless" et le célèbre "Under" qui l’a fait connaître ainsi qu’une magnifique reprise de "Bang Bang". La chanteuse quitte la scène sous les applaudissements du public, une clope et une bouteille d’eau (à la place du whiskey ?) à la main…
On continue la soirée avec un cocktail et les Nenuphar Is What We Are (oui, moi aussi ce nom m’a fait sourire) en fond sonore avant de finir avec les parisiens Lilly Wood & The Prick, très en forme. Les nouvelles chansons, écrites en anglais, continuent de s’attarder sur la thématique du couple et des relations humaines, le tout dans une ambiance très rock, presque transcendantale, grâce au jeu de lumière et au tambour utilisé avec frénésie par Nili, la chanteuse charismatique du groupe.
Retour à Estavayer le samedi 3 août. Les rives du lac de Neuchâtel transpirent une certaine nonchalance, les mélomanes sont usés par trois jours intenses de festival… Mais peu avant 20h00, la grande scène fait place à une déferlante de voix puissante et rocailleuse venue tout droit d’Angleterre.
Le son saturé d’une guitare sort la foule de sa léthargie. Chris Turpin, chanteur et guitariste du groupe, à la manière d'un apôtre, appelle ses brebis à se rassembler pour un voyage dans les tréfonds du rock. Sous ses airs fluet et innocent le jeune anglais fait hurler sa Gibson, marquant le point de non-retour. Alliant rock garage, inspiration blues et voix abimées, Kill It Kid envoie un son brut et envoûtant. Loin de toutes fioritures, le groupe a servi au public une prestation stupéfiante qui prend aux tripes. Personne n’en n’est ressorti indemne…
On a enchaîné avec le quatuor d’Yverdon, The Jamborines, avec leurs chansons accrocheuses et leur énergie scénique incroyable. Les quatre garçons confirment l’adage qu’il est bon de consommer local ! Les valaisans de Kyasma prennent leurs aises sur la scène du lac et embarquent les festivaliers dans un tourbillon entre pop, rock et musique classique. Quel que soit votre genre, vous découvrez à coup sûr un air qui vous fera taper du pied.
Enfin, pour clôturer en beauté cette édition 2013 de l’Estival, nous avons retrouvé 77 Bombay Street sur la grande scène avec un ciel bleuté sombre et les étoiles comme décor. Les quatre frères ont su nous entraîner dans un univers fantastique. Un voyage entre folk et pop à l’énergie communicative et planante.